GALAXY FRAULEIN
YUNA
(GINGA OJÔSAMA DENSETSU YUNA)
DIGITAL-COMIC
RED COMPANY / HUDSON
1992

Un peu dégoûtée de n'avoir pu participer aux auditions de "Pop Stars" et "Star Academy" en 2001, la sympathique Yuna se décide enfin à passer le cap en 2299, et à se présenter au 21ème "Ojôsama Contest" (compétition style "Miss Monde"). Une bonne idée du reste, puisqu'elle en profite pour rafler la première place : la super classe !... surtout pour une nana qui aurait, selon mes surpuissants calculs, plus de 300 ans.
Du coup, la voilà propulsée sur les devants de la scène, envahissant les écrans de TV et les bac des disquaires. Voilà qui n'est pas du goût de tout le monde, et en particulier des rivales de Yuna qui, elles aussi, auraient bien aimés jouer les Alizée en herbe...
C'est dans ce contexte de réussite emprunt de rivalité que surgit Eluner, cyber ange-gardien, qui va s'empresser de révéler sa véritable destinée à notre héroïne (on se croirait dans "Télé Z"...). Car oui, ce suspense torride à assez duré : Yuna est bel et bien l'élue, la magical girl qui sauvera la Terre des ennemis de la Paix et de la Justice !!! Et pan !

Contrairement à ce que l'on pourrait penser en voyant l'environnement général du jeu, Galaxy Fraulein Yuna n'est pas l'adaptation d'un manga ou d'un dessin animé. Et pourtant, il y a bien des O.A.V., mais c'est eux qui ont été adaptés du jeu vidéo, et non l'inverse. Mais en fait, ce qu'il faut simplement retenir, c'est que Yuna est une série qui a connu un grand succès populaire au pays du soleil levant, et qu'il existe un paquet de produits dérivés.
"Pourquoi un tel succès ?" me direz vous. Peut-être grâce aux héroïnes, qui réunissent tous les éléments (pour ne pas dire clichés) susceptibles de plaire à un large public (japonais s'entend) : esthétiques aussi bien de visage que de corps (ce qui ne manquera pas de plaire aux otakus en manque), elles sont également rigolotes et naïves (les petites filles adorent). Peut-être également que le talent inégalable de la Red Company en matière de design et de mise en scène n'a pas laissé insensibles les fans d'animation et de cinéma... Bref, quoi qu'il en soit, la réussite est de mise et les gens fréquentables -forcément fans de Red et de la PC Engine- ne peuvent que s'en réjouir !

Dans des considérations plus vidéoludiques, en quoi consiste le jeu à proprement parler ? Et bah il s'agit en fait d'un Digital-Comic. Je sais que beaucoup de joueurs français détestent, mais celui-là est vraiment chouette, je vous assure, si si ! L'univers coloré et les personnages attachants donnent l'impression d'évoluer dans un dessin animé (ce qui est ma foi plutôt cohérent avec le début de mon texte...), et ça, c'est quand même bigrement sympa. D'ailleurs, pour conforter cette impression, on ne pourra qu'applaudir les deux introductions chantées servant de génériques : du "NEC-spirit" à 200%, et donc méchamment conseillé !
Cependant, comme dans la très grande majorité des Digital-Comics, il y a un prix à payer et, plutôt que de construire l'histoire comme dans un jeu d'aventure classique (RPG et co.), on ne fait que suivre plus ou moins activement (passivement ?) le fil directeur d'une trame déjà toute faite et dont on ne peut s'écarter. Enfin, étant donné que les points de sauvegarde n'apparaissent qu'à des moment précis, il devient encore plus facile pour le joueur un tant soit peu imaginatif de faire le rapprochement entre Galaxy Fraulein Yuna et une série télévisée à épisodes.

Quoi qu'il en soit, les fanas de "Sailor Moon" et consorts seront assurément comblés de retrouver dans Galaxy Fraulein Yuna l'ambiance chère au genre "Magical girl", où se mêlent petits tracas de tous les jours et luttes farouches contre les galactico-racailles. A ce propos, les duels (imposés par le scénario) se font à l'aide de quelques menus, où l'on se contente de choisir la fuite, l'attaque, la défense... Vu que tout le reste de l'aventure se fait également via l'intermédiaire de menus, il va sans dire que la compréhension de la langue nippone est fortement conseillée pour tirer la quintessance d'un tel titre. Car même s'il est tout à fait possible de finir Galaxy Fraulein Yuna sans percuter une once de Japonais, on perd quand même une ENORME partie de l'intérêt en route. Reste les écrans graphiques -parfois fort réussis- qui, de leur côté, devraient contenter tout le monde... contrairement aux musiques, malheureusement assez insipides.

Dans tous les cas, il s'agit bel et bien d'une production typiquement bridée, qui ne plaira donc qu'aux plus mordus des joueurs de l'Hexagone. En ce sens, les vrais fans de Sakura Taisen (c'est à dire ceux qui suivent la série depuis ses débuts, et non ceux qui profitent d'un certain effet de mode...), devraient prendre beaucoup de plaisir avec Galaxy Fraulein Yuna, qui utilise grosso-modo les mêmes ficelles. Les autres, comme d'hab', se lasseront vite de devoir supporter d'incessants dialogues en japonais, et une histoire qui leur semblera sans doute on ne peut plus cul-cul la praline.

___________________________________________________________________________________________Kabuki

 


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