
Si vous avez déjà quelques heures de vol
dans le monde du jeu vidéo, le nom de Ys ne doit pas vous être inconnu, sachant
qu'une pléthore de consoles lui ont déjà servi de support. Après sa naissance
sur les ordis nippons, c'est principalement sur Master System que le premier
épisode s'est vu connaître du grand public. Depuis, de l'eau a coulé sous
les ponts, et nous comptons aujourd'hui pas moins de cinq volets.
Pour ne rien vous cacher, Ys III Wanderers
From Ys n'a pas très bonne réputation dans le cœur des joueurs, habitués
à l'excellence des deux premiers opus. En effet, Falcom propose ici une recette sensiblement différente,
puisque l'intégralité de l'aventure se fait vue de profil, et non vue de haut
comme cela pouvait être le cas précédemment. Malheureusement, le résultat
n'est pas totalement à la hauteur puisque cette version Nec souffre d'importantes
lacunes au niveau de l'animation, et plus précisément du défilement du scrolling.
Résultat : de grosses saccades, susceptibles de gêner le joueur. Assurément,
un jeu qui fera la fortune des opticiens ! M'enfin, je vous rassure,
c'est loin d'être insupportable...juste un peu surprenant de la part de la
NEC qui -d'habitude- gère la 2D avec brio (vous me direz, question 3D, on
ne trouve pas grand chose sur cette console...:)).
Passé
ce petit désagrément, on retrouve avec un plaisir nom dissimulé Adol et sont
pote Dogi. Malheureusement, alors qu'ils rentrent tranquillement de leur précédente
aventure, contents d'avoir réunis les livres sacrés, Dogi apprend que son
village natal est en prise avec des bestioles pas franchement amicales : l'aventure
peut re-re-commencer !
On
retrouve ici tous les éléments qui ont fait le succès de deux précédents épisodes :
interface, sympathie des personnages, simplicité etc. On ne se prend pas la
tête en jouant à Ys III et ça, c'est plutôt sympa ! Cependant, la représentation
de profil rend le déroulement de l'aventure assez linéaire et les phases d'exploration
un peu simplexes. Le scénario tient la route, même s'il reste très classique
(genre " le méchant Roi prêt à invoquer un démon et à sacrifier
ses sujets pour obtenir le pouvoir absolu") et pas franchement évolué.
Malgré
tous ces petits défauts, je n'arrive pas à casser ce jeu. Que voulez-vous,
j'adore la série des Ys... En plus, les musiques sont toujours aussi bonnes
et rythmées : whaow, on en redemande (ça devient une habitude sur NEC) !
Un
jeu passionnant, qui se finit vite, mais dont on ne regrette pas l'achat.
"Le mal aimé…Je
suis le mal aimé…". Cette chanson de notre ami Cloclo pourrait très bien avoir
pour inspiration Ys III. En effet, il s'agit de l'épisode le plus décrié
de la série surtout sur NEC. A juste raison ? C'est pas sûr.
Dans ce nouveau
chapitre, vous incarnez toujours Adol, le petit rouquin intrépide qui nous
a fait vivre de formidables moments durant ses deux précédentes aventures.
Vous et votre ami Dogi retournez dans le village natal de ce dernier. Et là,
ça va pas fort. Le roi du coin n'est pas super sympa avec les habitants, le
frère d'une copine d'enfance de Dogi est devenu un gros emmerd… et la mine,
seul secteur d'activité économique de la bourgade, ne va pas top non plus
(moi, perso, je pense qu'ils ne se sont pas assez rapidement reconvertis.
Ils auraient dû laisser tomber ce travail d'un autre âge et investir dans
l'Internet par exemple. Mais bon, personne m'écoute…). Bref, de fil en aiguille,
vous allez être amené à remplir différentes missions et découvrir ce qui se
cache vraiment derrière tout ça.
Ce qui choque
le plus l'amateur lambda des Ys lorsqu'il est face à ce troisième épisode,
c'est que le jeu se déroule suivant un scrolling horizontal et non un scrolling
multidirectionnel comme c'est toujours le cas. Premier choc. Deuxième choc,
les boutons servent pendant les phases de combat : il faut se battre et même
sauter comme dans un vulgaire jeu de plate-forme ! " Bouh caca !" pense le
fan hardcore. De plus, il faut savoir que dans la version NEC, le scrolling
est vraiment saccadé. Fortement haché, le défilement est peu agréable et est
immédiatement visible. Etonnant pour une bécane comme la NEC (surtout que
le jeu était resté un moment en gestation chez Hudson). Néanmoins, après quelques
minutes, on n'y fait plus attention. Si les graphismes sont très corrects
et la maniabilité bonne, la déception se fait sentir après quelques heures
de jeu. En effet, l'aspect recherche est vraiment réduit à l'extrême et les
quelques énigmes que vous rencontrerez ne vous poseront aucun problème. De
plus, les boss ne sont pas immortels, loin de là ! Conclusion : l'aventure
plutôt monotone est courte, et l'aspect linéaire du jeu à peine caché.
Alors, Ys III
sur NEC bon pour la poubelle ? Ben non, pas tout à fait. Tout d'abord, il
y a ce charme indescriptible de diriger Adol dans de nouvelles aventures.
De plus, le véritable point fort du jeu réside dans sa bande son. Si les bruitages
ne sont pas fameux, les musiques elles sont proprement fabuleuses. J'irais
presque jusqu'à dire que ce sont les meilleures de la série (c'est en tout
cas mes préférées). Quand elles entrent dans vos tympans, elles n'en sortent
plus. C'est véritablement à cause d'elles qu'on progresse, en fait.
Pour terminer,
Ys III est certes une déception et est le plus faible de toute la série sur
NEC, tant sur le plan de la réalisation que du scénario (d'ailleurs il sera
proprement ignoré dans les autres suites). Toutefois, il traduit une vraie
volonté de changement par rapport aux autres futurs épisodes qui " repomperont
" et capitaliseront sur la sympathie qu'on les joueurs envers les deux premiers
chapitres de la série. De plus, c'est le premier jeu où des musiques CD m'ont
autant donné envie d'y jouer et d'y rejouer. C'est pour cela que ces aventures
oubliées d'Adol méritent une deuxième chance, du moins sur NEC CD.