SUPER LONG NOSED GOBLIN
(HANA TÂKA DAKA !?
)
SHOOT'EM UP HORIZONTAL
TAITO
1991

Voyant le packaging génialement grotesque de ce jeu, certaines personnes pourraient être tenté de s'en désintéresser complètement, avant même d'avoir pû juger du contenu de l'HuCARD. Autant dire que ça serait une belle erreur, tant ledit contenu est brillant. Si si, parole de Kabuki, Super Long Nosed Goblin est brillant !... encore faut-il aimer les univers décalés et les trucs un peu débiles.

L'histoire du jeu, très rigolote, mérite que l'on y jette un oeil : le malicieux renard Konni et sa copine Inari se rendent dans une caverne sacrée, et y découvrent une porte scellée. Konni, pas avare en conneries, décide de passer outre le sceau et de voir ce que renferme la fameuse porte. Bien évidemment, on se serait bien passé d'une telle boulette puisque voilà qu'il libère le méchant Jikanda, seigneur tanuki, qui en profite au passage pour kidnapper Inari. Bien embetté, Konni n'a pas d'autre choix que de gravir la montagne et d'aller demander de l'aide auprès du tengu sacré. A vous de récupérer les douzes morceaux nécessaires à reconstituer le sceau, et emprisonner Jikanda à jamais !

Le soft en lui-même se présente sous la forme d'un shoot'em up horizontal très original...et surtout carrément déjanté. Déjà, il faut bien admettre que le héros change de l'ordinaire : le joueur dirige en effet le tengu, avec son long nez si caractéristique. Voilà qui nous change des vaisseaux et autres robots de combat. La majorité des ennemis est elle aussi sortie des classiques de la culture asiatique, avec les tanukis, les hommes-tortues, etc... A ce propos, précisons derechef que les boss de fin de niveaux sont tout bonnement fabuleux. Rien que les deux premiers sont à pleurer de bonheur : un catcheur dégénéré aux yeux lividement abrutis (et dont la tête représente 95% du corps) et un raton-laveur aux longues queues (notez l'utilisation du pluriel... Si si, c'est bien ce à quoi vous pensez !). Merci Taito !

En fait, c'est tout bête, mais l'intégralité du jeu est d'une rare qualité. Techniquement, le résultat est tout simplement excellent, sans défaut aucun. Les graphismes sont hyper-beaux, détaillés et agrémentés de couleurs pastels qui pètent à la gueule comme jamais, les plans de scrolling (scrolling qui, d'ailleurs, ne se contente pas d'aller bêtement de gauche à droite, mais qui s'autorise parfois quelques petites diagonales et autres facéties...) sont nombreux, et les sprites sont juste massifs. En plus de ça, l'animation est sans reproche (il y a bien quelques ralentissements ici ou là, mais rien de réellement significatif), les musiques sont très sympas, et la durée de vie est au rendez-vous. Il y a en effet un total de six longs stages, d'une difficulté très bien dosée. C'est d'autant plus vrai qu'un système de password, carrément bienvenu, permet d'éviter toute frustration. Précisons pour finir que quelques petits clins d'oeil (notamment à R-Type, formidable !), items et bonus-stages cachés ici ou là dans l'aventure permettent de renouveller un plaisir qui ne semble pourtant pas en mesure de s'estomper. Décidemment, tout est vraiment parfait !

Maintenant, il semble évident que Super Long Nosed Goblin, aussi génial soit-il, ne ralliera pas tout le monde à sa cause. Loin de là même. Que voulez-vous, les gens sont parfois de gros conservateurs, incapables de concevoir un bon shoot'em up sans une grosse dose d'aliens tentaculoïdes et de batailles intersidérales. C'est la raison pour laquelle ils préfèreront sans doute se jeter comme des moutons sur Gate Of Thunder (excellent pas ailleurs), en éclipsant totalement ce petit bijou de Super Long Nosed Goblin. C'est bien dommage car, dans son genre, cette production Taito est incontournable. Elle est même à mon avis bien meilleure que des titres comme Magical Chase par exemple.
Si tout comme moi vous avez un faible pour les jeux gentiment débiles, Super Long Nosed Goblin mérite sans problème son statut d'achat prioritaire. Haut la main.

Kabuki

 

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