RAINBOW ISLANDS
PLATES-FORMES
TAITO / NEC AVENUE
1987 / 1993

Même si ce n'est pas mentionné sur la jaquette ci-dessus, Rainbow Islands reste bien évidemment la suite du légendaire Bubble Bobble. Cela dit, vu que ce dernier n'est jamais sorti sur PC Engine, la division marketing de NEC Avenue n'a rien trouvé de mieux à faire que de zapper le sous-titre "The story of Bubble Bobble 2", histoire de ne perturber personne. Au passage, félicitations-nous du fait que cette version PCE ne soit jamais sortie aux USA, sans quoi il se serait apellé Rainbow Bobble ou autre brillante aberration nominale à la Final Fantasy IV / Final Fantasy II ou, plus proche de nous, Puzzle Bobble / Bust A Move.

Bref, revenons-en à Rainbow Islands. Si l'on se réfère aux traductions françaises de tonton Sodipeng, on apprend qu'il s'agit d'un "jeu d'arcades, plates-formes pour un joueur". On apprend également qu'il faut "libérer les îles de Rainbow Islands à l'aide d'arcs-en-ciel magiques".
Un programme digne de Patrick Juvet, mais qui a finalement rallié plus que le Marais à sa cause, tant le jeu à reçu un chaleureux accueil lors de sa sortie en salle d'arcade en 1987. Les adaptations sur micro ont elles aussi connues un grand succès.
Et pour cause : idiot et amusant, Rainbow Islands fait partie de cette catégorie de "cute games" (comme on dit aujourd'hui) aux principes simples et adorés de tous... sauf peut-être des gros otakus qui préfèrent sauver la galaxie en citant Nietzche.

L'objectif de Rainbow Islands est tout bête : on commence en bas d'un niveau, et il faut remonter l'écran jusqu'au sommet. Pour ce faire, on peut sauter mais aussi et surtout lancer des arcs-en-ciel qui 1) servent de plates-formes et 2) tuent les ennemis. Avec un peu de pratique, il sera possible de mettre en place des techniques de sioux, notamment les "écroulements" d'arcs-en-ciel, un peu à la manière des "grappes" de... Puzzle Bobble. Comme quoi, le monde est petit.

Chacun des stages est rempli de bonus en tous genre, comme les chaussures pour aller plus vite, le double (voire triple) arc-en-ciel, la nourriture pour gonfler le score, mais aussi les diamants qui permettent d'accéder aux zones secrètes... Le jeu dispose donc d'une "replay value" significative, puisqu'il est tout à fait possible de se lancer dans la course aux scores, tout en essayant de percer le mystère des diamants et des hyper-items. Encore faut-il le vouloir...
Rainbow Islands étant un jeu intrinsèquement difficile (voire parfois crispant lorsque l'on fait une fausse manip'), les cocos de NEC Avenue (qui se sont occupés de la conversion) en ont profités pour rajouter un système de sauvegarde sur back-up, permettant ainsi d'alléger la pression quitte à ce que les puristes crient au scandale.

L'aventure est découpée en sept îles principales, elles-mêmes scindées en sous-niveaux, avec un boss de fin une fois arrivé au sommet de chacune des îles.
Pour les acharnés de l'apocalypse, trois îles secrètes sont à découvrir, dont notamment une au pays de Darius, le célèbre shoot'em up de Taito. A voir !

Au niveau de la technique, il peut être utile de noter que cette version PC Engine est quand même sortie six ans (!) après l'original, et deux ans après sa suite (!!), Parasol Stars. Du coup, le format retenu pour cette conversion, un CD-ROM2 "simple", peut sembler assez bizarre.

En se mettant à la place des développeurs, on peut essayer de comprendre ce choix "bâtard" de deux façons :
- bottom-up : ne pas se contenter d'une bête conversion sur HuCARD et transcender le jeu original en lui offrant une version sur CD-ROM de grand luxe.
- top-down : le jeu étant techniquement peu ambitieux, un Super CD-ROM2 n'est pas vraiment nécessaire, autant le faire sur un CD-ROM2.

Dans tous les cas, une fois le jeu engoufré dans sa PC Engine chérie, il est toujours aussi difficile de savoir quoi en penser. Car le résultat a de quoi laisser perplexe. Comment un titre aussi old-school dans sa réalisation peut-il ramer ? Ah ça, si si, j'vous jure, le jeu rame ! Dès qu'on fait un peu le zazou avec ses arcs-en-ciel ou qu'on touche une étoile-bonus, bam, saccade. Certes, c'est pas la fin du monde, mais ça fait quand même pas très sérieux. Mais le must des musts, le top of the pop, reste le petit loading une fois arrivé au sommet de chaque stage : le petit jingle génial du "Goal In" est à ce prix, bien joué Nec Avenue !
Enfin, dernier blâme, les effacements de sprites, qui ne sont malheureusement pas inexistants...

Le pire, c'est que le jeu n'est même pas vraiment beau. Enfin si, il est mignon et tout, mais le fait qu'il utilise une résolution très fine (penser Ys III, son compagnon de saccades) rend le tout assez fade, sans relief.
Les musiques, lues sur CD, respectent l'arcade (et sont donc super sympas)... mais pas plus. Là encore, difficile à accepter lorsque l'on sait que ce sont elles qui causent les petits loadings "in-game" inopinés.

NEC Avenue étant une société suffisamment riche et concernée par la PC Engine pour ne pas avoir privilégié un CD-ROM2 à un Super CD-ROM2 pour de simples questions d'économie, on peut penser que la source de ces lacunes techniques ne vient pas du format, mais bel et bien de l'équipe de développement (de là à penser que le jeu aurait été strictement identique sur un System 3.0, il n'y a qu'un pas...).

On pourra également se poser de question de savoir pourquoi ne pas avoir directement adapté la version "Extra" de Rainbow Islands, comme ce qui a été fait sur Megadrive, et qui offre des options plus complètes, mais je pense que l'on n'est plus à ça près...

L'adaptation étant donc assez bancale, c'est plus que jamais sur le fond (heureusement intact) que repose le charme de ce Rainbow Islands. Et sur sa jaquette aussi !

___________________________________________________________________________________________Kabuki

 


RETOUR AU SOMMAIRE DES TESTS