NEW ADVENTURE ISLAND
(TAKAHASHI MEIJIN NO DAIBÔKEN SHIMA)

(U.S. : NEW ADVENTURE ISLAND)
PLATE-FORME
HUDSON SOFT
1992

Oh la belle jaquette que voilà !... bien sûr, je ne parle pas du joli dessin de Susumu Matsushita (illustrateur attitré du magazine Weekly Famitsu, qui a également bossé sur le design de plusieurs jeux vidéo, tel que Willy Wombat pour rester chez Hudson...), mais plutôt des subtiles agrafes plantées ça et là dans des feuilles visiblement peu amphibies. Au final, on se retrouve donc avec une notice totalement customisée, digne de n'importe quel Jacky en herbe tunant sa Renault 5 avec des pots de dragsters... Roulez jeunesse !
Heureusement, l'essentiel (à savoir l'HuCARD) a échappé au naufrage, ce qui va quand même me permettre d'en faire le test !

Les gens qui ont juré fidélité absolue à la PC Engine et qui n'osent même pas jeter un oeil sur ce qui se fait ailleurs n'ont sans doute entendu parler d'Adventure Island que par l'HuCARD intitulée de la sorte, sortie en 1991. Pourtant, ce jeu n'était en fait que la conversion sur console NEC du troisième épisode Master System (The Dragon's Trap) de Wonderboy, et fait un peu bande à part dans la série des Adventure Island (même si, de vous à moi, c'est un jeu que je vous recommande vivement).

Au contraire, les joueurs ayant opté pour la polygamie vidéoludique connaissent évidemment Adventure Island, une saga qui a roulée sa bosse sur pas mal de consoles (N.E.S., GameBoy, Super N.E.S. et PC Engine).
Le principe est grosso-modo toujours le même, et reprend avec une similitude troublante le système de jeu du premier Wonderboy (A ce propos, -appel au peuple- si quelqu'un peut m'expliquer précisément le pourquoi du comment de tant de ressemblances entre les deux séries, je suis preneur : entre Westone / Sega / Hudson, c'est visiblement un beau bordel...). On retrouve donc un jeune Tarzan-like, qui doit courir dans des niveaux minutés, ramasser des fruits, balancer des tomahawks, rider sur un skate-board, buter un boss à têtes interchangeables, etc etc...

Dans ce New Adventure Island, il faut bien reconnaître que l'amateur de la série ne sera pas dépaysé puisque tous les éléments sus-cités sont effectivement de la partie. D'un autre côté, il faut également admettre que ce même amateur ne sera pas franchement surpris, étant donné le peu d'originalité dont fait preuve ce nouvel épisode. Ah ça oui, on peut même être très déçu de ce côté là, surtout si on le met en face du premier Super Adventure Island de la 16 Bit Nintendo qui, de son côté, balançait pas mal avec ses musiques signées Yuzo Koshiro et ses idées bien senties (cf. le passage de la baleine).
Toujours dans la catégorie des déceptions, signalons l'absence des dragons à chevaucher ou des nombreux secrets que l'on pouvait pourtant trouver dans les dernières évolutions du jeu sur 8 bit.
Cependant, vu que ce n'est pas non plus le genre de la maison que de balourder des pierres dans la gueule des programmeurs talentueux, on se contentera de dire que ce New Adventure Island joue la carte du retour au source.

Le héros est une nouvelle fois ce coquin de Takahashi (Higins en Occident... rien à voir avec la joueuse de tennis préférée d'Aramis) qui, le jour de ses noces, se fait fourbiser sa femme et ses potes ! Forcément dégouté, il part pour une demi-douzaine de niveaux (divisés en quatre stages chacun) colorés, mais pas très détaillés. Graphiquement, New Adventure Island n'est donc pas exempt de reproches, mais est quand même super bon-esprit tant il respire le soleil et la bonne humeur... et puis les sprites plutôt bien en chair et rondouillards font bien plaisir à voir ! Même chose pour les musiques, pas forcément bien orchestrées, mais suffisament rigolotes pour remplir leur rôle comme il se doit.
Enfin, finissons avec les trucs qui ne servent à rien mais qui font plaisir : on ne pouvait en effet passer sous silence la présence d'effets de mosaïque à l'apparition de chaque niveau, ainsi que de petits intermèdes débiles après chaque boss.

New Adventure Island est donc, sur le fond, un titre totalement old-school (quasiment aucune originalité, pas de mode 2-joueurs, déroulement archi-linéaire, nombre de secrets très limité, ...) qui accuse quand même quelque peu l'âge de son système de jeu. Cependant, le dépoussiérage graphique significatif et le plaisir toujours intact de jouer à un Adventure Island suffisent à faire oublier tous ces bémols, et à se replonger comme un zazou dans l'univers exotique de Takahashi. Pour les néophites, par contre, mieux vaut se tourner vers des valeurs plus sûres telles que la trilogie des PC Kid.

Kabuki

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