WONDER BOY III MONSTER LAIR
	PLATES-FORMES / SHOOT'EM UP HORIZONTAL
	WESTONE / HUDSON SOFT
	1988 / 1989

Wonder Boy, il est trop fort. Il a roulé sa bosse dans pas moins de six jeux différents, et ils sont tous réussis, sans exception.
Lorsque l'on évoque Wonder Boy III, la majorité des joueurs vous parlera sans doute de The Dragon's Trap, l'inoubliable version Master System, qui est à mon avis le meilleur épisode de la série. Mais il existe également une autre version de Wonder Boy III, sortie à l'origine sur Arcade, et qui s'intitule Monster Lair. C'est sa conversion sur PC Engine CD-ROM2 qui retiendra notre attention ici...

Monster Lair reprend pas mal d'éléments qui avaient été mis de côté dans le deuxième volet (Wonder Boy In Monsterland), ce qui ravira sans aucun doute les fans du Wonder Boy originel. En fait, lorsque l'on commence à jouer à Monster Lair, c'est clair que l'on se dit "BORDEL, C'EST LUI, C'EST WONDER BOY !!!" : petit personnage qui saute partout, ennemis débiles, scrolling forcé, barre d'énergie qui s'amenuise immuablement et fruits salvateurs, y a pas de chichi, ça sent bon la grande époque du jeune blondinnet aux tomahawks. Il ne manque que le skate-board pour que fête soit complète...
On se retrouve donc à diriger notre pote, le garçon merveilleux, dans un jeu de plates-formes où l'on n'a pas trop le temps de souffler puisque le scrolling non-stop impose à l'ensemble une cadence assez soutenue. Il va donc falloir zapper les monstres, esquiver les fossés, et récupérer les indispensables bonus avec un sens du rythme certain.

En plus de ces scènes très "old-school love", Monster Lair présente une seconde facette, inédite dans la série : le shoot'em up. A chaque fin de niveau, on se retrouve en effet catapulté à dos de gentil dragon volant, dans un pur jeu de tir à scrolling horizontal. Ces phases se finissent toujours par le bon gros boss réglementaire, toujours en accord avec la thématique du stage traversé. Ces gardiens de fin de niveau sont tellement sympas et cools (mention spéciale pour celui du stage 6 : le poncho-guacamole) qu'il est bien difficile de se motiver pour les réduire en poussières.

Chacun des quatorze niveaux du jeu se trouve donc décomposé en deux phases distinctes, mêlant de manière très tranchée deux genres parmi les plus courtisés chez les vrais fans de jeux vidéo. On aurait évidemment pû crier à l'arnaque et à la rebellion si cette diversité n'avait été qu'un habile stratagème pour cacher une inconsistance certaine dans l'un et/ou l'autre des deux styles. Il n'en est rien et, joie suprême, Monster Lair maîtrise indéniablement ses sujets. On pourra quand même reprocher aux scènes de shoot' d'être assez simplistes, les ennemis arrivant par paquets de manière franchement téléscopée.

Je ne sais pas si vous avez déjà tâté de la borne d'arcade Monster Lair, mais sachez que cette version CD-ROM2 y ressemble comme deux gouttes de pixel. C'est d'autant plus la fête au village que l'adaptation Megadrive était à mon sens très décevante. Heureusement, grâce à Mr. Hudson, on retrouve enfin le vrai style graphique de la version d'origine ! Ca ne confine pas au génie, loin de là, mais la bonne humeur est indéniablement de rigueur. En plus de ça, on a droit à des musiques complètement fabuleuses grâce au support CD, alors que demande le peuple ? Histoire d'être totalement exhaustif, on n'oubliera quand même pas de préciser la présence remarquée du mode deux joueurs en simultané, de sept armes différentes, ainsi que de la sauvegarde des meilleurs scores sur Back-Up. Quel souci de perfection, le père Wonder Boy...

Le jeu n'est pas atrocement difficile, mais le nombre conséquent de niveaux ainsi que la longueur très respectable de ces derniers font que l'on progresse assez rapidement sans toutefois en voir le bout. Et puis la simple promenade dans de tels environnements graphiques, rafraîchissants et assurément chaleureux, vaut le coup d'être vécue.
Monster Lair, c'est un peu comme un gros nuage de bonbons : de jolies couleurs partout, et une envie irrésistible d'en grignoter un maximum histoire de voir ce qu'il y a derrière.

_______________________________________________________________________________________________________Kabuki