MAD STALKER
FULL METAL FORCE
BASTON A PROGRESSION
NEC / KOGADO / FILL IN CAFE
1994

Egalement sorti sur FM Towns, X68000 et PlayStation, Mad Stalker revient faire parler de lui sur Nekofan via cette version PC Engine, signée Kogado et Fill In Café.
D'un côté, nous avons donc une petite boîte, connue uniquement des psychopathes de l'underground jouant sur PC Engine et PC japonais. De l'autre côté, nous avons un studio tout aussi peu connu du grand public, qui n'en n'est pas à son coup d'essai dans le domaine de la baston, puisqu'il nous a déjà sorti quelques jeux "bourre-pif" (Algunos, Asuka 120% Maxima Burning Fest, …) sur PCE.
Ces deux compagnies, pas forcément habituées à être en tête d'affiche, se retrouvent unies par l'Arcade Card pour le meilleur et pour le pire sur PC Engine.

Passés une jolie scène de présentation qui pourrait cependant postuler au rang d'introduction la plus soporifique du monde, et un temps de chargement ma foi bien conséquent (heureusement, c'est le seul !), on débarque enfin devant l'écran-titre. Pas de gros chichi du côté des menus proposés puisque le choix se résume à un mode "Story" ou à un mode "Versus".

Bien entendu, le mode "Story" représentant le gros du morceau, c'est par celui-là que tout joueur censé démarrera.
L'histoire étant d'un intérêt plus que discutable et uniquement présente par le biais de pauvres mini-intermèdes entre chaque niveau, vous devriez pouvoir vous en passer sans trop de mal. Les personnages baignent dans la même ambiance un peu craignos, et le seul nom du héros (Chico Rodrigues) prête à sourire… Heureusement, l'identification du joueur à un tel patronyme n'est pas indispensable vu qu'il est possible de choisir en début d'aventure parmi trois personnages, et le robot qui va avec : ouf, on a eu chaud !

A peine lancé dans le premier niveau (sur un total de six), on ne pourra s'empêcher d'être déçu par la réalisation technique de Mad Stalker. En effet, si les sprites sont très imposants (sans pour autant entraîner des avalanches de bugs graphiques) et que l'on sent un travail certain sur l'animation des robots, c'est bien les seuls points sur lesquels l'Arcade Card se fait sentir. Pour le reste… bah bof. Les décors ont beau être colorés, ils n'ont aucun cachet et semblent avoir été programmés par Marc Blondel tant ils n'assurent que le minimum syndical. A titre d'exemple, un truc aussi bateau qu'un scrolling avec différents plans de parallaxe n'est même pas de la partie… Même chose pour les musiques, on ne peut plus anecdotiques.
Techniquement parlant, le résultat est donc "bien mais pas top", mais surtout décevant pour du support Arcade Card (qui, on s'en souviendra pour la prochaine fois, n'est qu'un outil et ne remplace en rien le talent et l'inventivité).

Niveau intérêt par contre, comme l'aurait dit ce filou de Santi, "on va pas s'mentir" : Mad Stalker est en dessous de tout. Mazette, que ce jeu est plat, répétitif et ennuyeux !
C'est bien simple, l'action se résume à avancer en ligne droite et à fighter des droïdes sans relâche, pour finalement atteindre un boss de fin de niveau qui ne cessera de vous enchaîner, jusqu'à ce que vous compreniez que son intelligence artificielle pour le moins réduite ne lui permet pas de contrer vos coups de pied sautés à répétition. Si ce basique schéma tient encore la route sur un niveau, cela devient beaucoup plus difficilement tolérable sur six, surtout que les ennemis sont tout sauf variés.
Cependant, histoire d'apporter un rayon de soleil dans ce nuage d'ennui, notons que le robot principal dispose d'une palette de coups supérieure à la moyenne pour un jeu de ce genre (à comprendre qu'il y a quelques coups spéciaux, genre tir de projectile ou dragon-punch…) et que, je le répète, il y a trois robots au choix, tous différents !
Quoi qu'il en soit, il faudra bel et bien se forcer pour voir le générique de fin… quoique je ne sais même pas si cela en vaut vraiment la peine, tant celui-ci est minablissime.

Une fois qu'on en a fini avec le mode "Story", on passe fort logiquement au mode "Versus" qui, on s'en doutait légèrement, est d'un intérêt frisant les limites intersidérales de l'infiniment nul.
Jouable à deux simultanément et offrant un choix de sept robots sélectionnables (tous rencontrés en "Story"), ce mode ne se trouve être qu'un gadget profondément inutile tant il se relève creux et pénible.

Bref, ici c'est comme chez Maxwell, pas besoin d'en rajouter : tout le monde aura compris que Mad Stalker n'est pas franchement ce que l'on ait en droit d'attendre d'un jeu d'action et que, dans le genre "baston à progression", mieux vaut jouer les papys et se ruer sur cette légende des salles d'arcade qu'est Vigilante.
Assurément une déception pour les fans de robots.

Kabuki

 

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