LANGRISSER
HIKARI NO MATSUEI
TACTICAL-RPG
MASAYA / NCS
1993

En voilà une grosse licence sur PC Engine ! Et ça c'est la grande classe, car en plus de profiter de titres cultes exclusifs (Far East Of Eden II, Ys IV The Dawn Of Ys, The Legend Of Xanadu, ...), les NEC-fans peuvent se régaler avec certains des blockbusters déjà vus chez leurs confrères d'en face.
Langrisser, premier épisode de l'une des séries de Tactical-RPG les plus populaires chez nos camarades de jeu nippons (elle affiche aujourd'hui pas moins de cinq volets, ainsi que différents gaidens et compilations), se voit donc adapté sur Super CD-ROM2, et on ne peut que s'en réjouir...

Intégralement en japonais, la trame de Langrisser passera sans doute au dessus de pas mal de monde. Ce n'est cependant pas une raison valable pour la zapper, donc en voilà un petit aperçu : l'histoire prend place il y a très longtemps, dans le royaume de Baltia, gouverné par le Roi Isaac. Ce dernier conserve scellé dans son chateau la fameuse épée sacrée Langrisser. Comme tout ne pouvait pas rester tranquille sans quoi la crédibilité du jeu en aurait pris un coup, le chateau se fait évidemment attaquer par les troupes de l'empire Daigoz, et l'épée fourbement subtiliser. Pour finir d'assombrir un scénario déjà pas franchement rose, le Roi se fait assassiner pendant la lutte, tandis que le jeune Ledin -vous !- s'échappe avec la princesse Nâmu, bien décidée à venger la mort de son père et à retrouver une Langrisser cachant bien des secrets...

Comme cela a été précisé précedemment, Langrisser est un Tactical-RPG. Le jeu se présente en fait comme une bête succession de combats, sans réelle phase d'exploration, et où le scénario progresse automatiquement entre chaque bataille. De par son déroulement, Langrisser se rapproche donc davantage des versions GameGear de Shining Force que des versions Megadrive. Les joueurs qui ne captent rien au Japonais et qui pestent à chaque fois qu'ils doivent explorer un village seront sans doute ravis. Quant aux japonisants, ou tout simplement ceux qui adorent rôder comme des loups dans le but de dénicher l'objet rare, ils seront sans doute déçu par le manque de liberté offert.

Vous l'aurez compris de vous-même, dans Langrisser, les phases d'assauts représentent la grosse part du gâteau. Totalement dissociés les unes des autres, elles sont au nombre de vingt, et présentées sous la forme de scénarii. La majeure partie du temps, l'objectif reste de détruire telle ou telle cible, mais on peut parfois se retrouver devant des missions consistant à protéger des civils par exemple...
Là où Langrisser a apporté sa touche personnelle au genre, c'est dans l'introduction de généraux, et dans la gestion très rigoureuse du système de classes de personnages. En effet, chacun des deux camps adverses peut vulgairement se décomposer de la façon suivante : d'un côté, les troupes dîtes "classiques" (les mauvaises langues diront plutôt "chair à canon"...), et de l'autre, les leaders (chacun à la tête d'une partie des effectifs "classiques"). Au début de chaque bataille, il vous est demandé quels leaders (et les troupes qui vont avec) vous souhaitez envoyer à vos côtés. P
endant ces phases de préparation (en japonais, mais présentant suffisamment d'icônes pour permettre aux non-japonisants de s'en sortir), il est également possible d'enrôler des soldats, de même que d'acheter/vendre de l'équipement.
Tous ces préliminaires, très simples à gérer, jouent un rôle essentiel dans vos chances de victoire. A ce titre, une sélection méthodique des troupes est fondamentale : chaque unité faisant partie de telle ou telle classe de personnages (chevalier, cavalier,
archer, monk, sirène, etc.), il est indispensable d'observer la tronche du terrain et de ses adversaires si l'on veut tirer partie efficacement des avantages offerts par chacun des jobs. Inutile, par exemple, de vous composer une armée de sirènes si la carte ne comporte aucun point d'eau. Par contre, rien de mieux qu'une petite tripotée de monks pour rosser du mort-vivant... Enfin, le top du top reste quand même de forger soi-même le caractère de ses héros, via la gestion des promotions en arborescence (ainsi, un clerc de niveau assez élevé pourra être promu soit prêtre, soit bishop...).
Tous ces rapports de force apportent une dimension stratégique réelle à Langrisser, mélangeant allègrement Shining Force et Dragon Force. Avouez que l'on a déjà fait pire comme ingrédients...

Techniquement parlant, Langrisser est excellent. Cette version PC Engine profite de sa sortie tardive (suivant de plusieurs années l'original) pour nous gratifier d'une réalisation aux petits oignons, bien meilleure que sur Megadrive par exemple. Passons rapidement sur les graphismes, assez réussis pour un jeu de ce type bien qu'un peu confus, pour nous pencher plutôt sur une bande sonore définitivement soignée. Outre de sympathiques voix digitalisées, on appréciera comme il se doit les remarquables musiques, épiques et rythmées. De même, le format CD nous offre quelques petites scènes animés du meilleur goût. Notons pour finir que le design général du soft, très attachant, a été réalisé par le célèbre mangaka Satoshi Urushihara, connu pour son travail sur des dessins animés tels que "The Legend Of Lemnear" ou "Plastic Little"...

Vu tout le bien que je viens de dire à propos de ce jeu, tout le monde aura compris que Langrisser est une très bonne acquisition, il n'en fait fait aucun doute. D'un point de vue purement personnel, j'avoue toutefois ne pas être un fan hardcore de la série, et préférer d'assez loin des titres ma foi bien plus cultes sur des machines concurrentes (aie !), tels que Shining Force ou Super Robot Taisen. Maintenant, objectivement, on ne peut raisonnablement pas se permettre de faire la fine bouche tant la qualité est unanimement au rendez-vous.
Langrisser, y a bon tonton !

Kabuki

 

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