NINJA ACTION
KAZE KIRI

(NINJA) ACTION
NAXAT SOFT
1994

Kaze Kiri est un jeu de ninja. Pas étonnant donc de le voir tapis dans les buissons et les fougères, loin des carrés VIP et d'Amanda Lear. Resté dans l'ombre des autres jeux d'action de la PC Engine, il s'agit pourtant d'un titre jouissant d'une (très) bonne réputation auprès des joueurs l'ayant approché. Certains pigeo... heu, FANS américains n'hésitent d'ailleurs pas à débourser une somme rondelette pour en récupérer un exemplaire alors que, je vous rassure, il suffit de se baisser pour en ramasser à la pelle, et pour une dizaine de roubles qui plus est. Pas de doute, les voies du wanabeesmes sont bel et bien impénétrables.

Lorsque l'on parcourt la notice du jeu, on est agréablement surpris par le nombre de protagonistes présenté, s'imaginant au passage une histoire aussi riche que blindée en rebondissements. Autant vous prévenir tout de suite : c'est tout l'inverse. Le script -qui tient sur une feuille de PQ- rappelle donc davantage Coppula que Coppola mais, à bien y réfléchir, ce n'est pas si grave car Kaze Kiri étant un bon gros jeu d'action qui tâche, il n'a pas besoin de ça.
Bon, pour les 2~3 curieux du fond, voici quand même la ligne du scénario : la princesse Shizu s'est faite enlever par un scélérat , et c'est à vous, Kaze Kiri, ninja de votre état, d'aller la sauver. Oui, ça va loin.

Lorsque le jeu démarre, on a tout d'abord droit à un écran de présentation me rappelant -sans trop savoir pourquoi mais non sans un certain délice- Kenseiden. Chic. Ensuite, la magnifique séquence d'introduction, très très belle, remarquablement animée et designée, nous conforte dans l'idée que le staff de Naxat Soft (à peine une dizaine de personnes pour ce jeu) ne s'est une nouvelle fois pas foutu de nous. Re-chic.

Lancé dans la ninja-action, le joueur aura tout loisir de maîtriser les différents mouvements dont est affublé le héros : course, tacle, pirouette avant & arrière, accrochage, coups de katana, shurikens... Une beau petit panel d'actions, auquel vient s'ajouter la sympathique mais un peu inutile magie Ninjitsu qui permet de se volatiliser pendant quelques secondes. Attention néanmoins : l'utilisation de cette magie ou des shurikens entame votre jauge de vie.

Beaucoup de gens pensent que Kaze Kiri est un jeu d'action avec des phases de plates-formes, d'où des comparaisons parfois cocasses avec Dracula X. Pourtant, il faut bien comprendre une chose : là où le titre de Konami est un peu comme Dove, avec de l'action en guise de savon et un zeste de plate-forme en guise de crème hydratante, Kaze Kiri joue lui plutôt la carte du Pousse Mousse, 100% savon. Ainsi, les sauts ne servent pas à grimper sur des arbres ou à passer de murets en murets. Non, ici, si l'on saute, c'est pour éviter une attaque mesquine ou balancer un coup de pied aérien à l'adversaire, rien d'autre.
D'ailleurs, le """level-design""" résume bien cet état de fait : chaque niveau est une simple ligne droite. Voilà, c'est dit, quitte à ce que les architectes n'achètent pas ce jeu.

Ceux qui ont survécu à la phrase de clotûre du paragraphe précédent ne peuvent ainsi plus nier l'évidence : Kaze Kiri est bien une sorte d'ode pc-enginienne au légendaire Kung-Fu Master, sorti 10 ans plus tôt dans nos chères salles d'arcade. Ce constat devient encore plus clair une fois atteinte la deuxième moitié du jeu, où l'on doit alors monter un à un les étages du temple maudit
, la princesse captive se trouvant évidemment au sommet.

Après tout ce qui vient d'être dit, difficile de faire passer Kaze Kiri pour un jeu subtil. Ca tombe bien, il ne l'est pas. Chacune des 19 étapes (que l'on peut grosso-modo regrouper en 5 stages plus ou moins épais) consiste à avancer tout en rossant du ladre, sachant que le boss n'apparaîtra pas tant que vous n'en n'aurez pas tué suffisamment.
Beaucoup d'épreuves donc, mais la difficulté générale est pourtant étonnamment faible : pour preuve, je viens de me faire une petite partie avant d'écrire ces quelques lignes, et je n'ai perdu qu'une vie pour en voir le bout. A noter tout de même que, à la manière de The Super Shinobi, deux fins différentes sont disponibles, selon le sort que vous réservez à la princesse...

Au chapitre de la technique, rien à redire. Les graphismes sont en particulier réellement excellents, avec notamment de gros sprites, bien animés qui plus est. Niveau décors, les scrollings différentiels sont omniprésents, oscillant entre 3 et 6 plans, excusez du peu. Dommage juste que certains environnements semblent plus ou moins se répéter au fil du jeu.
Enfin, point de vue bande sonore, rien de symphonique ou d'une pureté cristalline, mais seulement un efficace mélange entre musiques traditionnelles nippones et beats synthés entraînants, typiques du 90's spirit.

Puissamment linéaire et assez largement primitif, Kaze Kiri, loin d'être un incontournable, n'en reste pas moins plutôt agréable à jouer ; suffisament en tous cas pour ne pas être jeté en pâture au Ninjaware.

Kabuki

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