HI-LEG FANTASY
RPG
GAMES EXPRESS
1994

Au moins, on ne pourra pas dire que Nekofan ne soigne pas sa clientèle pour célébrer le passage aux 20 000 visiteurs ! Le simple fait de tester un produit estampillé "Games Express" ne peut de toutes façons être qu'une marque de bon goût. Il s'agit en effet de jeux totalement non-officiels, qui n'ont en aucun cas reçu l'aval de maisons mères telles que NEC H.E. ou Hudson ! C'est donc du matos 200% underground, vite plébiscité par les joueurs PCE les plus frénétiques... et les plus fripons aussi, puisque tous les titres de la marque jouent la carte du charme avec une facilité désarmante : le populaire Strip Fighter II, mais aussi AV Poker World Gambler, Body Conquest II, etc etc... De l'underground et des lolos digitaux : pas de doute, les gars de Games Express ont vraiment tout compris pour s'attirer les faveurs des wired, nerdz et autres cyber-neuneux !

Avant de nous pencher réellement sur le jeu, il y a quand même quelques précisions à apporter, histoire que vous ne vous fassiez pas filouter.
Primo, sachez que les CD-ROM Games Express nécessitent une HuCARD spéciale pour fonctionner : à bah oui, que voulez vous, lorsque l'on n'est pas développeur officiel, il faut bien se débrouiller comme on peut... Cela dit, cette "Games Express CD Card" est heureusement vendue avec chaque titre de la marque. Quoi qu'il en soit, dans le cas où vous envisageriez d'acheter ce jeu d'occasion (de nos jours, ça risque d'être tendu pour le dénicher neuf !), assurez vous de la présence du CD mais aussi de l'HuCARD !
Secundo, pour une raison qui me passe légèrement au dessus, sachez que le fait de sauvegarder une partie de Hi-Leg Fantasy a tendance à formater votre Back-Up RAM (en tout cas, c'est ce qui arrive avec ma version...). Oui, c'est embêtant, comme vous dites... Pour éviter tout problème, mieux vaut donc utiliser une Tennokoe Bank pour y transférer le contenu de sa Back-Up, et ensuite vider cette dernière. Ensuite, vous jouez à Hi-Leg Fantasy comme un bon bourrin, vous le finissez, vous virez la sauvegarde, et vous reprenez les bonnes vieilles habitudes. Simple la vie !

Maintenant que vous savez tout sur les machins mesquins qui pourraient pourrir votre plaisir, zou, regardons de plus près le contenu brut du jeu !
Je ne me fais pas d'illusions, et me doute bien que le titre du jeu ainsi que son logo interpelleront certains d'entre vous. Evidemment, puisque Hi-Leg Fantasy est tout simplement une parodie de Final Fantasy ! Alors oui, ça c'est sûr, ce n'est pas en lisant GPRPG que vous auriez pu le savoir (ce qui n'étonnera personne, même si pour un "magazine" dédié aux RPG -et fortement axé sur FF-, ça la fout un peu mal... enfin bon, ça ne sera pas la première fois. Et puis on peut compter sur eux pour en parler d'ici peu, en repompant la jaquette ci-dessus ou en s'appropriant une partie du texte que vous avez sous les yeux...) !
Quoi qu'il en soit, on retrouve donc pas mal d'éléments dans Hi-Leg qui semblent tout droit sorti d'un Final (époque Super Famicom). La seule différence, c'est que question budget, SquareSoft et Games Express ne jouent pas vraiment dans la même cour, et on peut raisonnablement penser que ce que le premier dépense dans une unique séquence cinématique doit être mille fois supérieur au budget annuel du second. Il ne faudra donc pas s'étonner de voir en Hi-Leg Fantasy un Final Fantasy de série Z, où l'immensité, la richesse et l'esbrouffe laissent place à une désuétude aux fortes senteurs d'amateurisme. D'ailleurs, de nos jours, il doit être possible de faire bien mieux avec des logiciels de développement grand-publics, genre RPG Maker ou autres...
Reste que l'interface de High-Leg ressemble comme deux gouttes d'eau à celles des épisodes SFC de Final Fantasy, à savoir des menus disposés de manière identique et des écrans tout bleus : cheapos, mais le système a fait ses preuves ! Dans le même genre, le système d'apprentissage des magies ressemblent pas mal à celui utilisé dans Final Fantasy VI...
Pour l'anecdote, le staff de Games Express -qui n'a décidément honte de rien- ne s'est pas gêné pour repomper le célèbre Chocobo, et nous pondre sa version de l'oiseau-rigolo via le Dachô !

Pour les combats, c'est encore et toujours du FF-like, à savoir des affrontements vus de profil, avec ses persos en rang. Seule nuance : plutôt que d'affronter des Behemots et des Ultros, on ne se fritte qu'avec des amazones super-dévergondées ! Original et finalement rigolo, même si les gentlemen coincés ne seront pas forcément du même avis. Une fois qu'elles ont été vaincus, elles apparaissent alors dans leur plus simple apparat, même si -une fois de plus- d'habiles subterfuges permettent de cacher les parties les plus "hot stuff". Pour rester dans le salace qui fait bien marrer, la forme des cristaux et le matériel utilisé pour faire voler le dirigeable (deux éléments indispensables à tout FF... et donc à HLF !) sont pas mal non plus : à voir absolument !

Dans la section des trucs qui ne font pas très sérieux, pointons du doigt la gestion franchement approximative des collisions. Les programmeurs se sont visiblement contentés de disposer les "tuiles" qui composent les décors, sans prendre le soin de dissocier les éléments à l'intérieur de ces dernières.
Ainsi, par exemple, dans une maison, on ne peut s'approcher d'une armoire à moins de 30 pixels de distance. Du coup, on a trop souvent l'impression de se frotter à des murs invisibles, ce qui n'est pas forcément très agréable...
Toujours dans les trucs bien pénibles, précisons qu'il est impossible d'ouvrir le menu autre part que sur la carte générale. Un manque d'ergonomie aberrant, qui oblige le joueur à sortir systématiquement de l'endroit où il se trouve pour équiper ou utiliser un objet !
A part ça, comme cela a déjà été évoqué précédemment, il ne faut pas s'attendre à une grande profondeur de jeu. Le trio qui compose votre équipe se forme dès la première minute de jeu, et aucun personnage ne viendra s'y greffer. Dans le même genre, n'espérez pas trouver de quelconques objets cachés dans les décors ! Enfin, pour en terminer avec la rubrique "RPG du pauvre", signalons que le monde à explorer n'est quand même pas super-énorme... voire carrément rikiki.

Du côté de la technique, on ne pourra pas jeter la pierre à Games Express, qui livre là un produit de série B, certes, mais correctement réalisé. Les graphismes ne sont pas exceptionnels, mais on a déjà vu nettement moins beau sur PC Engine ! Idem pour les musiques (composées par Pedro Uematsu, le cousin péruvien de Nobuo...), tout à fait audibles : le fond sonore accompagnant la petite scène d'introduction est même très réussi !

Au final, que penser de Hi-Leg Fantasy ? Pas mal de choses en fait. Déjà, il semble bien évident qu'il s'agit d'un jeu fondamentalement indispensable aux trèèèèèèès nombreux fans de Final Fantasy, qui verront dans ce Super CD-ROM2 une sympathique pièce de choix dans leur collection. Maintenant, d'un point de vue totalement objectif, il faut reconnaître que ce n'est pas un produit forcément exceptionnel, et que l'on peut s'en passer sans trop de mal.
Une curiosité quand même très agréable !

Kabuki

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