GRADIUS
SHOOT'EM-UP HORIZONTAL
KONAMI
1985 / 1991

Jusqu'alors trop occupé par ses productions pour les consoles Nintendo, Konami frappe un grand coup fin 1991/début 1992 en adaptant quatre de ses shoot-them-up les plus emblématiques pour le petit pavé d'Hudson : Salamander, Parodius, Detana!! TwinBee et le grand, l'inoubliable, l'inusable Gradius. L'infidélité vidéoludique des éditeurs, la polygamie vidéoludique même, comme le formuleraient certains, c'est bigrement bon !

Le grand, l'inoubliable et l'inusable Gradius, authentique monument du shoot-them-up, fut pour beaucoup de joueurs, à l'origine de leur passion pour les jeux de tir. Signalons par exemple que l'envie de composer de Yuzo Koshiro découle de ses nombreuses parties de Gradius en Arcade. Autant dire que nous avons ici affaire à un jeu de tir culte de chez culte, en particulier au Japon !

A la manière des meilleurs sites français consacrés aux jeux vidéo, retraçons brièvement et de façon incomplète (il serait trop long d'énumérer toutes les versions des différents épisodes) l'historique de la série : après l'ancêtre Scramble (1981), Gradius débarque dans les salles d'arcade en 1985. Il sera suivi l'année suivante du génialissime Salamander (arcade, 1986), qui par rapport à Gradius, apporte deux grandes nouveautés : le jeu à deux simultanément et l'alternance entre niveaux horizontaux et niveaux verticaux (idée qui sera d'ailleurs reprise plus tard dans le très populaire Axelay sur Super Famicom). Salamander constitue en quelque sorte une série dérivée de Gradius. La version PC Engine de ce jeu est par ailleurs fortement recommandée, même si certains loulous lui préfèrent la version Famicom. Gradius II (dont la très réussie version PC Engine a d'ailleurs fait l'objet d'un test sur ce grand site qu'est Nekofan), lui, fait son apparition en arcade en 1988 et sera rapidement suivi de Gradius III en 1989. La série marque ensuite une pause, jusqu'à la sortie sur Playstation en 1997 d'un épisode hors série, l'excellent Gradius Gaiden. Nous reprenons ensuite gaiement le chemin de l'arcade avec Gradius IV, sorti en 1999. Et enfin, tout récemment (enfin en 2001 en occident et en 2002 au Japon), nous avons même eu droit au très bon Gradius Generation sur Game Boy Advance. Toute la planète attend maintenant avec impatience Gradius V sur Playstation 2, en particulier les grands fans de Treasure (wow, trop hype !), je parle de ceux qui sont entrés dans l'univers des puristes par la grande porte, c'est-à-dire en lisant sur leur forum alternatif préféré que Radiant Silvergun est un jeu rare.

Pour en revenir à l'opus qui nous intéresse, dans Gradius, pas de chichis, vous contrôlez Vic Viper, et vous devez sauver la planète Gradius (d'où le titre) en tirant sur tout ce qui bouge ! Précisions tout de même que la planète Gradius subit les attaques des bacterions, et que le seul espoir de s'en débarrasser est d'infiltrer le cœur de leur forteresse appelée Xaerous et d'éliminer le bio-ordinateur central (qui est en fait un cerveau immense).
Bref, pas de quoi épiloguer sur la désormais fameuse psychologie des personnages.

Avançant selon un scrolling horizontal, Gradius introduisit le légendaire système d'armement évolutif. Lorsque vous éliminez certains ennemis, l'occasion se présente parfois à vous de ramasser un bonus orange. Ce dernier vous fait monter d'un cran dans la hiérarchie des équipements possibles (speed-up, missile, double, laser, option et shield). Vous pouvez accumuler les bonus pour grimper dans la hiérarchie, et viser ainsi un équipement se situant au sommet (comme l'option ou le shield) ou bien les activer de suite, c'est-à-dire sélectionner l'équipement courant. Bref, personne n'a rien compris, mais heureusement tout le monde connaît déjà ce système. (sic)

Cette adaptation est l'occasion de redécouvrir les mythiques thèmes de Gradius, qui demeurent merveilleusement entraînants, les fameux gardiens de fin de niveau qu'il faut éliminer en tirant sur la boule bleue (protégée par des barrières qu'il faudra d'abord faire exploser), les volcans en éruption, les statues de l'île de Pâques, et tous ces éléments entrés dans la légende du jeu vidéo.

Sous tous rapports (graphismes, jouabilité, musiques, animation) cette version PC Engine constitue une très satisfaisante adaptation du shoot historique de Konami, même si certains regards ont préféré en 1991, se tourner vers du neuf, avec des shoot-them-up comme Magical Chase, Hanatãkadaka !? ou Seirei Senshi Spriggan. Malgré l'excellence de ces trois titres, aucun d'entre eux ne peut sérieusement concurrencer Gradius en ce qui concerne le prestige, l'aura, et la trace laissée dans l'histoire des jeux vidéo. Les légendes ne meurent jamais et le grand, l'inoubliable et l'inusable Gradius en est une. Rien que ça !

Le catalogue de Konami comporte un nombre impressionnant de grands noms du jeu vidéo. Si certains, comme Metal Gear ou ISS sont plus que jamais d'actualité, d'autres ont vu leur popularité s'amenuiser au fil des années. S'inscrivant sans doute dans cette catégorie, Gradius a pourtant su conserver un noyau dur composé d'irréductibles fans. Ceux-là même qui piaffent d'impatience à l'idée de s'essayer à Gradius V sur PS2, la production susceptible de remettre Gradius à la mode cette année. Si vous fréquentez les forums vidéo ludiques français, attendez vous donc à lire inéluctablement les messages de personnes se découvrant tout à coup en 2004 une passion vieille de plus de 15 ans pour Gradius. Et si vous lisez la presse, préparez vous à être chagriné également. Les lueurs des lendemains meilleurs portent toujours une part d'ombrage en elles. Ouaip !

P.S : Je profite de ce test pour mettre un terme à un suspense insoutenable, en donnant la réponse à la question posée lors du grand concours national accompagnant le test de Spin Pair sur Nekofan : l'auteur de la phrase " Je résume, en un mot comme en cent, c'est très marrant, et en plus c'est très marrant ! " n'était autre que notre vieil ami Banana San.

David

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