GOMOLA SPEED
ACTION-REFLEXION
UPL
1990

Dans les jeux vidéo, c'est comme dans la vraie vie -ce qui semble finalement légèrement normal, vu que les jeux vidéo font partie de la vraie vie...- : y a les trucs "super-trop-kiffant-d'la balle" (comme disent les jeunes du year 2K1), les trucs "ouais, tu vois, ça va, c'est pas mal, tu vois, tac tac" (toujours d'après les jeunes du year 2K1), et les trucs "nuls à chier de l'anus du mytho" (toujours et encore dixit ces mêmes jeunes). Gomola Speed se place dans la deuxième catégorie.
Notons au passage que Nekofan se trouve être une véritable tribune-libre pour la nouvelle génération de ce siècle, et que son représentant risque de faire carton plein aux élections de 2002... bref...

Pour les gens qui ont un peu de mal à faire le tri dans cette introduction assurément riche de sens (hum...), soulignons l'unique phrase digne d'intérêt : "Gomola Speed se place dans la deuxième catégorie".
A partir de là, tout le monde aura compris que ce jeu d'UPL est sympathique sans être profondément dément... Je pourrai clore ce test ici-même, dans la mesure où vous en connaissez déjà la finalité, mais ça ne serait quand même pas très honnête vis-à-vis du lecteur que vous êtes... Bigre, ce que je peux être consciencieux...

Gomola Speed part avec un postulat de base littéralement excitant, à savoir entourer des boules avec sa queue. Non, ce n'est pas une simulation de Rocco Sifredi, mais plutôt de chenille : voilà qui est quand même nettement plus classe.
En fait, vous dirigez Gome qui, dans chaque niveau, doit retrouver les parties de son anatomie, boulotter toute la nourriture (qui se présente sous la forme de petites boulettes, appellées Kyûs - "boules" en japonais), et finalement prendre la poudre d'escampette grâce à une porte de sortie cachée ici ou là (et qui n'apparait que quand tous les Kyûs ont été mangés)...

Il est indispensable de reformer la queue de Gome dans la mesure où l'"encerclage" via cette excroissance est la seule véritable technique d'attaque dont il dispose. C'est aussi le seul moyen d'ingurgiter les Kyûs. Enfin, vu que la porte de sortie n'est fonctionnelle que dans le cas d'un Gome complet, on comprend définitivement l'intérêt de cette structuration anatomique...
Bien entendu, pleins de bestioles hostiles compliquent la tâche et n'hésitent pas, au moindre contact, à faire éclater la queue de Gome, obligeant donc le joueur à repartir à la chasse aux organes (je rassure tout le monde, il n'est nullement question de trafic...). Heureusement, il est possible de balancer des mines paralysantes octroyant quelques secondes de répis. Toujours dans le registre des aides qui font plaisir, les lampes prodiguant des conseils ou le ballon d'invincibilité font partie des quelques bonus parsemant les terrains de jeu...

Vu "de haut", le monde de Gomola Speed n'est pas une merveille de beauté. Pourtant, on retrouve la sympathique touche graphique d'Atomic Robo Kid (l'équipe de développement est la même, d'où les petits clins d'oeil), mais la représentation aérienne empêche de vraiment en profiter. Du côté des ennemis, même si l'on rencontre des espèces marrantes tels que le Manjirobé, l'ensemble reste un peu trop géométrique, froid et simplet pour jouir d'une réelle personnalité. Même constat pour les décors. Dommage. Bizarrement, les musiques ne collent pas trop à cette atmosphère tristounette, et affichent davantage l'étiquette "fête foraine" que "usine industrielle" : très sympa cela dit.
La jouabilité est très bonne et, pour peu que l'on s'habitue à la gestion de "l'inertie" inhérente à la queue, on contrôle Gome sans trop de problème. Ce temps d'adaptation est d'ailleurs indispensable si l'on souhaite faire preuve de l'habileté nécessaire à surmonter les nombreuses difficultés jonchées un peu partout. Heureusement qu'il y a les passwords, les niveaux devenant en effet de plus en plus vastes, avec un système de clés, de sorties multiples, etc...

Gomola Speed peut se présenter vulgairement comme un mélange un peu cosmique entre Volfied, Centipede et Chip's Challenge. Le résultat n'est pas transcendentalement génial, mais fait figure de bon jeu. Il dispose d'ailleurs d'une fanbase non-négligeable, témoignage de sa qualité. Maintenant, d'un point de vue purement personnel, si vous voulez vous prendre la tête d'une façon un peu plus molle mais à mon avis plus intéressante, optez plutôt pour l'excellent Puzznic.

_______________________________________________________________________________________________________Kabuki

 

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