FINAL SOLDIER
SHOOT'EM UP VERTICAL
HUDSON SOFT
1991

Contrairement à ce que l'on aurait pu penser avec un titre pareil, Final Soldier n'est pas le dernier épisode de la série, puisqu'il sera suivi de Soldier Blade et du très pourri Star Soldier Vanishing Earth (N64). Ensuite, on peut voir des liens de parenté avec des titres comme Star Parodia ou Sapphire, mais on rentre alors dans le monde de l'officieux, ce qui aurait donc autant de fondement que des phrases telles que "Dracula X est la version turque de PC-Kid" ou "Ys est un jeu de la Red Company" (saurez-vous retrouver l'auteur stupide de cette phrase non-moins stupide ? Le premier à m'envoyer l'identité du loulou aura son nom dans le prochain update de Nekofan. Mazette, ça c'est du cadeau !)...

Bref, de toute façon on s'en fout puisque Final Soldier est pour sa part garanti à 101% d'appartenir à la famille. C'est bien simple, il suffit d'y jouer deux minutes pour s'en rendre compte ! Ca sent le Gunhed et le Super Star Soldier à 34 km à la ronde, ce qui ne saurait déplaire aux fans de cette saga légendaire. Par contre, autant dire que la critique aura la lame facile -le sens de cette expression reste à définir...-, sachant qu'il s'agit quand même du troisième volet de la série en trois ans. Un vrai rythme d'usine, pour l'instant fort de ses deux succès passés. Reste que si Mr. Hudson (tout seul sur ce coup, sans la Toho ni Kaneko...) souhaite qu'on lui achète ses jeux tous les ans, lesdits jeux ont intérêt à persister dans l'excellence, à défaut d'être novateurs.

Et pourtant, boum patatrac, Final Soldier est bien loin de présenter les mêmes qualités que ses deux prédécesseurs. Pourtant, ça commence plutôt pas mal avec un premier niveau dans le ton, base spatiale et compagnie, bonne musique, bref : du good. On remarque cependant un subtil changement dans le style graphique : la finesse absolue de Super Star Soldier a disparue pour laisser place à une utilisation intensive de la palette de couleur de la console, et le côté "brouillon" que cela implique. Le jeu n'y gagne pas au change (SSS était visuellement somptueux) puisque certains éléments du décors et autres ennemis bénéficient parfois d'une mise en couleurs étrange, à la limite de la faute de goût.

L'un des éléments les plus désagréables réside dans les différents niveaux traversés. Passé le premier stage, le jeu perd énormément en ambition et, plutôt que de survoler des univers intergalactiques, des satellites aliens ou des surfaces de planètes inconnues, on se retrouve à planer au dessus du plancher des vaches : on se croirait presque en Normandie ! Même si personnellement j'adore cette région, je ne joue quand même pas à Final Soldier pour rase-motter au dessus d'une cabane ou du port du Havre... Les derniers niveaux permettent au soft de redécoller, mais ce sentiment de se trouver parfois en face de 1943 n'est définitivement pas très flatteuse.

La seule nouveauté de ce troisième chapitre consiste en un menu permettant de choisir la configuration ballistique de votre vaisseau. Par exemple, vous choisirez en debut de partie si les missiles que vous utiliserez pendant le jeu iront devant votre engin, derrière lui, ou suivront plutôt l'ennemi. Sachant qu'il y a quatre types de bonus (bleu, verts, jaune, rouge) et trois modes d'armement pour chacun d'eux, ça donne un total de douze pétoirs différents, ce qui est très satisfaisant. On retrouve même une arme culte de SSS, à savoir le lance-flamme bidirectionnel...

Le jeu en lui même est intrisèquement au dessus du lot (réalisation nette et difficulté convenable), mais il lui manque le dynamisme qui fait la différence entre un bon shoot' et un grand shoot'. Et puis, franchement, le seuil du "zéro-innovation" est limite franchi : pour une suite de suite, Hudson aurait pu faire un effort. Sans blague, en plus c'est pas une suite de suite d'un jeu tout pourri qui n'intéresse personne, c'est quand même Gunhed, chié ! Et les programmeurs, en plus de n'avoir incorporé aucune idée flamboyante, se sont permis le luxe de supprimer les quelques trouvailles bien senties de Gunhed et SSS : fini le scrolling horizontal, les voix digits lors de la saisie des bonus (on remarquera quand même la présence d'un "Ennemy approaching !" avant chaque confrontation avec un boss...), et les ennemis géniaux (le scorpion géant de SSS par exemple) ! Le classicisme est malheureusement de rigueur et, loin de nous plonger dans une torpeur maladive, Final Soldier n'a pas de véritable éclat. Reste quelques passages sympas, comme l'affontement avec la grosse plante sur un monument ressemblant beaucoup à l'Arc de Triomphe. Et encore, je crois bien que je fais ici preuve d'un chauvinisme certain puisque, à bien y réfléchir, cette scène n'a rien d'exceptionnel...
N'allez pas croire pour autant que le résultat est nul, c'est très loin d'être le cas : on s'amuse beaucoup avec Final Soldier, mais on en attendait bien plus !

C'est à mon sens le volet le plus faible de la série (sur PC-Engine hein, parce que si on fait entrer la N64 dans la danse, le débat est vite clos !) donc faites plutôt vos armes sur Gunhed et Super Star Soldier qui, eux, sont des bijoux indémodables.

Kabuki

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