Contrairement
à ce que l'on aurait pu penser avec un titre pareil, Final
Soldier n'est pas le dernier épisode de la série,
puisqu'il sera suivi de Soldier Blade et du très pourri
Star Soldier Vanishing Earth (N64). Ensuite, on peut voir des liens
de parenté avec des titres comme Star Parodia ou Sapphire,
mais on rentre alors dans le monde de l'officieux, ce qui aurait donc
autant de fondement que des phrases telles que "Dracula X
est la version turque de PC-Kid" ou "Ys est
un jeu de la Red Company" (saurez-vous retrouver l'auteur stupide
de cette phrase non-moins stupide ? Le premier à m'envoyer l'identité
du loulou aura son nom dans le prochain update de Nekofan. Mazette,
ça c'est du cadeau !)...
Bref, de
toute façon on s'en fout puisque Final Soldier est pour sa part
garanti à 101% d'appartenir à la famille. C'est bien simple,
il suffit d'y jouer deux minutes pour s'en rendre compte ! Ca sent le
Gunhed et le Super Star Soldier à 34 km à
la ronde, ce qui ne saurait déplaire aux fans de cette saga légendaire.
Par contre, autant dire que la critique aura la lame facile -le sens
de cette expression reste à définir...-, sachant qu'il
s'agit quand même du troisième volet de la série
en trois ans. Un vrai rythme d'usine, pour l'instant fort de ses deux
succès passés. Reste que si Mr. Hudson (tout seul sur
ce coup, sans la Toho ni Kaneko...) souhaite qu'on lui achète
ses jeux tous les ans, lesdits jeux ont intérêt à
persister dans l'excellence, à défaut d'être novateurs.
Et pourtant,
boum patatrac, Final Soldier est bien loin de présenter les mêmes
qualités que ses deux prédécesseurs. Pourtant,
ça commence plutôt pas mal avec un premier niveau dans
le ton, base spatiale et compagnie, bonne musique, bref : du good. On
remarque cependant un subtil changement dans le style graphique : la
finesse absolue de Super Star Soldier a disparue pour laisser
place à une utilisation intensive de la palette de couleur de
la console, et le côté "brouillon" que cela implique.
Le jeu n'y gagne pas au change (SSS était visuellement
somptueux) puisque certains éléments du décors
et autres ennemis bénéficient parfois d'une mise en couleurs
étrange, à la limite de la faute de goût.
L'un des
éléments les plus désagréables réside
dans les différents niveaux traversés. Passé le
premier stage, le jeu perd énormément en ambition et,
plutôt que de survoler des univers intergalactiques, des satellites
aliens ou des surfaces de planètes inconnues, on se retrouve
à planer au dessus du plancher des vaches : on se croirait presque
en Normandie ! Même si personnellement j'adore cette région,
je ne joue quand même pas à Final Soldier pour rase-motter
au dessus d'une cabane ou du port du Havre... Les derniers niveaux permettent
au soft de redécoller, mais ce sentiment de se trouver parfois
en face de 1943 n'est définitivement pas très flatteuse.
La seule
nouveauté de ce troisième chapitre consiste en un menu
permettant de choisir la configuration ballistique de votre vaisseau.
Par exemple, vous choisirez en debut de partie si les missiles que vous
utiliserez pendant le jeu iront devant votre engin, derrière
lui, ou suivront plutôt l'ennemi. Sachant qu'il y a quatre types
de bonus (bleu, verts, jaune, rouge) et trois modes d'armement pour
chacun d'eux, ça donne un total de douze pétoirs différents,
ce qui est très satisfaisant. On retrouve même une arme
culte de SSS, à savoir le lance-flamme bidirectionnel...
Le jeu en
lui même est intrisèquement au dessus du lot (réalisation
nette et difficulté convenable), mais il lui manque le dynamisme
qui fait la différence entre un bon shoot' et un grand shoot'.
Et puis, franchement, le seuil du "zéro-innovation"
est limite franchi : pour une suite de suite, Hudson aurait pu faire
un effort. Sans blague, en plus c'est pas une suite de suite d'un jeu
tout pourri qui n'intéresse personne, c'est quand même
Gunhed, chié ! Et les programmeurs, en plus de n'avoir
incorporé aucune idée flamboyante, se sont permis le luxe
de supprimer les quelques trouvailles bien senties de Gunhed
et SSS : fini le scrolling horizontal, les voix digits lors de
la saisie des bonus (on remarquera quand même la présence
d'un "Ennemy approaching !" avant chaque confrontation avec
un boss...), et les ennemis géniaux (le scorpion géant
de SSS par exemple) ! Le classicisme est malheureusement de rigueur
et, loin de nous plonger dans une torpeur maladive, Final Soldier n'a
pas de véritable éclat. Reste quelques passages sympas,
comme l'affontement avec la grosse plante sur un monument ressemblant
beaucoup à l'Arc de Triomphe. Et encore, je crois bien que je
fais ici preuve d'un chauvinisme certain puisque, à bien y réfléchir,
cette scène n'a rien d'exceptionnel...
N'allez pas croire pour autant que le résultat est nul, c'est
très loin d'être le cas : on s'amuse beaucoup avec Final
Soldier, mais on en attendait bien plus !
C'est à
mon sens le volet le plus faible de la série (sur PC-Engine hein,
parce que si on fait entrer la N64 dans la danse, le débat est
vite clos !) donc faites plutôt vos armes sur Gunhed et
Super Star Soldier qui, eux, sont des bijoux indémodables.
Kabuki
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