FIGHTING STREET
BASTON Vs.
CAPCOM / HUDSON SOFT
1987 / 1988

"Merci Fighting Street !"... Oui, je sais, c'est un peu bizarre comme intro, mais il ne pouvait en être autrement. On se trouve en effet devant le premier volet de la loOooooOOoooOOoongue série des Street Fighter ! D'ailleurs, les plus perspicaces d'entre vous auront remarqué que : 1) le type sur la jaquette ressemble quand même sacrément au père Ryu ; 2) la police d'écriture du titre a des faux airs de Street Fighter II ; 3) mis à part une subtile inversion des mots, les deux titres en question se ressemblent eux aussi pas mal...
Tout ça pour prouver (à ceux qui en douteraient encore...) que Street Fighter 1 existe bel et bien... La PC Engine est la seule console à avoir eu les honneurs de l'aligner dans son catalogue de jeux, donc si vous ne possédez pas la machine de NEC, il n'y a pas d'autres solutions que d'acheter la borne d'arcade, ou de se chopper l'une des conversions micros de l'époque (ST, Amstrad CPC, ...).

Première précision d'importance : on ne peut jouer qu'avec Ryu (en fait non, si l'on joue à deux, le second joueur dirige Ken : super !). Mais c'est tout, basta ! Et ne pensez pas que c'est parce que le titre bénéficie d'un scénario chiadé, propre à Ryu, et qui empêche donc l'utilisation d'autres persos (comme ça avait été le cas dans Art Of Fighting) : non non, dans Fighting Street, le scénario, c'est pchhhhht, du vent.
A côté de ces deux loustics désormais célèbres, on trouve dix adversaires à tabasser, ce qui est un sacré un bon score pour un jeu étiquetté de 1987. Parmi ces gugus, Adon et Gen avaient fait leur fat come back dans Street Fighter Zero, et ne seront donc pas totalement inconnus aux "jeunes" joueurs. Quant au dernier boss, c'est Sagat qui s'y colle : à vous de rouler pour vos flashbacks, et de lui faire sa fameuse cicatrice sur le torse.

Côté jouabilité, à part "c'est chaud !", je ne vois pas trop quoi dire. L'animation est tellement hachée que la maniabilité en devient sacrément délicate. Ajoutez à cela un temps de réaction certain (conséquence : votre perso ne porte pas autant de coups à l'écran que le nombre de fois où vous martelez le bouton, d'où décalage, d'où gros bordel. CQFD), et vous optenez un "c'est chaud !" définitif.
A l'époque, on ne s'embettait pas de jeux à ouatte-mille boutons, et ce Fighting Street n'en gère que deux : un pour les coups de pied, l'autre pour les coup de poing. Logique. Mais là où les gars de Capcom ont fait fort, c'est en incorporant des coups spéciaux à leurs deux héros : une première ! Hadoken, Hurricane Kick et Dragon Punch sont donc dans la place même si, pour les réaliser, il faut sacrément serrer les fesses tellement c'est dur. Non pas que les manip' soient compliquées (ce sont les mêmes que dans les jeux actuels, à savoir quart de cercle et co.), mais le timing est juste super rigoureux, genre pas du tout flexible. Donc finalement, c'est un peu con, mais on préfèrera se passer de ces coups spéciaux pour plutôt se la péter à l'ancienne, avec des coups dignes de Bruce Lee et non de SonGoku.

Techniquement, Fighting Street fait partie de la première génération de jeux CD-ROM2, ce qui ne l'empêche pas d'être plutôt agréable à l'oeil (pour peu que l'on fasse abstraction de cette animation hoquettante) : en fait, il est graphiquement identique à la borne d'arcade, ce qui me fait dire que le boulot de conversion à été bien fait. Bien sûr, on est loin de la qualité graphique de Street Fighter II, puisque les couleurs sont quand même bien palottes, peu nombreuses, et les décors assez cheaps (mais au cachet old-school agréable). Idem pour les musiques, honnêtes. Mention spéciale pour les voix digitalisées, archi-crachouillantes, mais c'est véritablement ce qui fait leur charme.
L'adaptation est donc très réussie, presque trop dans la mesure où le jeu a même conservé ses grosses tares de jouabilité : impossible de jouer vraiment technique; c'est davantage sur du "rentre-dedans" et des coups de de bol que les matchs se jouent.

Si vous cherchez un vrai bon jeu de baston, dirigez-vous plutôt vers Street Fighter II, qui reste de loin le meilleur du genre sur PC Engine. Par contre, pour les joueurs qui s'intéressent un minimum à l'Histoire du jeu vidéo, il semble légèrement indispensable de posséder Fighting Street, ne serait-ce que pour son statut de légende et de précurseur du jeu de baston moderne.

___________________________________________________________________________________________Kabuki


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