Courtesy of PC Engine Catalogue
FAUSSETE AMOUR
PLATES-FORMES / ACTION
AIM / NAXAT SOFT
1993

Si certaines veulent des mots qui sonnent yeah yeah yeah, il semble que ce soit également le cas des petits gars de Naxat qui, en appelant leur jeu "Fausseté Amour", n'ont visiblement peur de rien. Un jeu japonais avec un nom frenchy, c'est clair que ça a la classe comme jamais, mais encore faut-il que le-dit nom, aussi débile soit-il, veule dire quelque chose. En l'occurrence, ce qui était le cas avec "La Valeur" ne l'est pas forcément avec "Fausseté Amour". Pas grave, après tout ça fait partie du folklore.

Afin de savoir illico de quoi l'on parle, précisons que n'étant jamais donné-donné lorsqu'on le voit en vitrine, Fausseté Amour a intérêt à être sacrément béton pour se voir attribuer les faveurs des joueurs (au sens propre du terme, c'est à dire ceux qui JOUENT). "Est-ce qu'il le vaut bien ?" ; telle est donc la question à laquelle vous aurez comme il se doit une réponse à la fin de ce test..................................... (voilà ma foi une problématique posée dans les règles de l'Art, et que n'aurait assurément pas reniée ma prof de Philo (bonjour à elle, si elle me lit -on y croit-)).

Se présentant comme un jeu d'action/plates-formes, Fausseté Amour ne fait clairement pas partie de ces titres dont le concept a dû nécessiter des heures et des heures de brainstorming intensif. Disons que le schéma même de ce Super CD-ROM2 semble tout droit sorti de la photocopieuse de chez Laser Soft. Plus simplement : Fausseté Amour peut être vu comme étant un clone de la célèbre série des Valis, avec tout ce que cela sous-entend de jeunes filles guerrières, de cinématiques pimpantes et de suivi scénaristique constant.

Pour le joueur, cela voudra dire s'identifier une nouvelle fois à une jeune coquine, cette fois appelée Koruku, et armée de sa mini-halebarde-grappin et de son armure rose fuchsia. Comme d'hab', le but sera de rétablir la paix dans le pays, à feu et à sang depuis qu'une entité maléfique appellée Goat Bone en a pris le contrôle. Au fur et à mesure de l'avancement de l'histoire, le joueur réalisera que ladite entité a également sous son emprise certains de vos amis et membres de la famille, et qu'il vous faudra le plus souvent les affronter pour rétablir le calme dans la contrée, mais aussi et surtout pour raviver l'amour de votre soeur, sur qui repose les fondements du scénario...

Pour illustrer son script, Fausseté Amour propose à l'instar des Valis des scènes animées à chaque moment clé de l'aventure, c'est à dire durant les génériques d'intro et de fin, mais aussi entre chaque niveau. On ne se sentira donc pas lésé sur ce coup là puisqu'en plus d'être nombreuses, ces scènes sont très jolies et qui plus-est en plein écran.
Du bon boulot, pour sûr !
Heureusement, d'un point de vue graphique, le reste du jeu est également très recevable, avec des couleurs chatoyantes qui rappellent la diversité des meilleurs paquets de bonbons de notre enfance.
En plus de ça, les sprites sont assez volumineux pour un jeu de ce style.
Voilà qui facilitera la tâche de nos amis mateurs puisqueclin d'oeil otakuïsant à Ghosts 'N Goblins- l'héroïne apparaît en sous-vêtements dès qu'elle touche un ennemi...

D'un point de vue sonore, saluons la qualité de restitution des musiques, toutes lues sur CD, et la présence de vrais personnes derrière la guitare électrique ou la batterie : ça le fait toujours plus qu'un sampler ou une boîte à rythmes... Cependant, les orchestrations en elles-mêmes sont malheureusement assez passe-partout, parfois même molles, avouons-le. Dommage, car on sent un réel travail derrière.

A dire la vérité vraie, je pourrais vous avouer que cette "invisibilité" musicale est à mon sens assez représentative du jeu dans son ensemble : bien conçu, mais assez peu trippant finalement. Il manque vraiment quelque chose pour atteindre le niveau de pointures telles que Legendary Axe, Dracula X ou la série des Valis.

De plus, la conception des niveaux est à elle seule très discutable : décomposé en deux parties de tailles très, trop, inégales, ils laissent souvent au joueur le loisir de se balader un peu partout, sans forcément choisir d'aller en ligne droite. Une initiative plutôt sympa, qui permet de trouver des one-ups cachés, mais qui finalement se traduit par des plates-formes placées plus ou moins n'importe comment, sans réelle cohérence. Ne parlons même pas des chemins aériens qui, une fois parcourus, obligent le joueur à sauter dans le vide, à l'aveugle, en priant de ne pas tomber dans un gouffre...

Si l'on veut continuer dans les défauts, signalons la manip' douteuse pour utiliser l'arme secondaire ("Bas+bouton I" en l'air), et surtout le principe stupide qui oblige à récupérer trois cristaux dans chaque niveau pour avoir le droit d'utiliser le téléporteur qui mène au boss. Ces cristaux se trouvent sur les ennemis, ce qui oblige les joueurs à ne pas courir comme des lapins vers la sortie. Malheureusement, si pour une raison X ou Y on se retrouve devant le téléporteur sans les cristaux, on est bon pour recommencer tout le niveau : lourd, surtout vers la fin du jeu ! C'est d'autant plus vrai qu'avec ses sept stages
(jungle, volcan, château, etc...) à la difficulté croissante et ses neuf boss, Fausseté Amour n'avait pas besoin de ça pour proposer une durée de vie correcte (même si les crédits infinis aident bien).

Bref, voilà l'heure de la conclusion, c'est à dire l'heure de la réponse à la fameuse question posée plus haut. Ceci étant dit, je pense que vous n'avez pas besoin de moi pour synthétiser ce qui a été écrit dans ce test, et que vous avez compris de vous-même que Fausseté Amour est un jeu joli et bien sympatoche, mais plutôt molasson et procurant un plaisir bizarrement assez volatile.
A essayer éventuellement si vous en dénichez un exemplaire pas cher, mais pas de quoi en faire une montagne non-plus...

Kabuki

 

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