DRAGON KNIGHT & GRAFFITI
DONGEON-RPG
ELF / NEC AVENUE
1995
Enoncé de l'examen : "Les Russes et 1936".
Moi, à l'époque, j'avais un prof' d'Histoire qui adorait ce genre d'intitulé un peu flou, super pénible à aborder, et dont en fait tout le secret résidait dans les articles, conjonctions, et autres particules grammaticales (si vous êtes toujours en train de lutter avec ce style d'exam', vous pouvez d'ores et déjà me dire merci puisque je viens de vous dévoiler ZE combine pour moissonner les bonnes notes). En l'occurrence, ici, le key-point, c'est la conjonction "et" : inutile de parler des Russes, inutile de parler de 1936, il faut parler des évènements qui font intervenir les Russes ET l'année 1936 !

Vu que j'ai toujours (?) voulu me prendre pour un prof' d'Histoire, à moi d'écrire un nouvel énoncé, chic !
Le sujet du jour : "Dragon Knight & Graffiti".
Et bah là, tiens, pour le coup
, je crois que je vais faire quelque peu entorse à ma technique magique dans la mesure où je vais d'un côté aborder le cas de Dragon Knight, et de l'autre le cas de Graffiti. En effet, difficile pour moi de vous présenter les deux à la fois car, étant très dissociés, cela n'aurait aucun sens.

Affichons donc clairement la couleur : Dragon Knight & Graffiti n'est pas du tout un nouvel épisode super-inédit de la populaire série des Dragon Knight, mais plutôt un top-remix-game-museum de luxe (et là, le mot "luxe" est tout à fait à sa place -cf. plus loin-) pour les fans de la saga.
Ainsi, on trouve dans ce sympathique CD une version reliftée du vieux Dragon Knight premier du nom : ça c'est la classe, surtout pour les survivants de l'époque MSX et autres ordis bridés... Et en plus de ça, histoire de justifier l'appellation "& Graffiti", on a droit à une magnifique galerie d'artworks tirés des trois premiers épisodes de la série. Assurément pas négligeable.

Pour ceux qui ne seraient pas trop à l'aise avec Dragon Knight, précisons quelque peu le déroulement des évènements. Contrairement à ce que l'on peut entendre ici ou là, nous n'avons pas affaire à un RPG classique, ni même à un Tactical-RPG mais plutôt à de la bonne exploration de donjon, façon Dongeon Master et autres Shining In The Darkness... A partir de là, personne ne sera surpris d'apprendre que les déplacements se font en vue subjective, ce qui ne manquera pas de déstabiliser les joueurs les moins aguerris.

Heureusement, pour ces derniers, Dragon Knight propose également des phases de discussion et d'achat d'objets. Dit comme ça, voilà qui devrait réconcilier les fans de Final Fantasy avec Dragon Knight ! En fait, la réalité est tout autre puisque toutes ces scènes de tchatche et de simulation de Auchan se font dans la plus pure tradition des Digital Comics. Traduction : des images plus fixes que mobiles, et des menus/textes en japonais. Donc voilà, on est bel et bien libre de faire ce que l'on veut dans Dragon Knight... à condition de se limiter aux quelques choix proposés. Ceux qui s'attendaient à trouver dans ce jeu une liberté d'exploration digne des RPG "classiques" seront sans doute calmés.
Quant à ceux qui espéraient se balader tranquillement dans l'univers de Dragon Knight, autant dire qu'ils ne devraient pas tarder eux aussi à sucer leur slip par les trous de nez. Non pas que la compréhension de la langue soit indispensable pour avancer dans le scénario (les possibilités s'avérant, je l'ai dit, très limitées, on aura du mal à se retrouver bloqué), mais plutôt car le jeu est réellement très difficile. C'est d'autant plus vrai lors des premières heures de jeu, littéralement abominables pour les aisselles ! C'est bien simple, on ressort toutes les deux minutes du donjon pour se refaire une santé au village. La tâche est d'autant plus ardue que chaque montée de niveau XP s'accompagne d'un renouvellement du bestiaire : en gros, plus vous progressez, plus les monstres deviennent balaises ! Heureusement, une fois que l'on a bien en tête les méthodes à appliquer pour battre tel ou tel ennemi et que l'on dispose des finances nécessaires pour s'équiper décemment, les choses deviennent enfin praticables...

Abordons maintenant la section que tous les gens un minimum informés attendent : la "olé-olé zone". Bah oui, ne le cachons pas, le développeur Elf a toujours fait son beurre sur les jeux érotiques, et il s'en satisfait très bien. C'est donc les yeux écarquillés que les plus pervers d'entre vous joueront à Dragon Knight & Graffiti, espérant profiter ainsi du moindre pixel de mamelon ou de fessier. Pourtant, une fois de plus, rien de choquant : un peu de nudité ici ou là, quelques lolos, mais bon, pas de quoi faire péter le standard de "S.O.S. Maximum Perversum". D'ailleurs, précisons que ce premier Dragon Knight est sensiblement moins osé que ses deux successeurs. "Merde !" se dit le cochon. Heureusement pour lui, le menu "Graffiti" arrive à la rescousse...

Dans ce petit coin à part, on trouve en effet une galerie assez conséquente d'images tirées de Dragon Knight 1, 2 et 3. Pas la peine de se taper une quelconque aventure pour se rincer l'oeil : voilà un bel échantillon d'images (plus d'une centaine, certaines ayant été jugées suffisamment cash pour être mosaïquées) à disposition. En guise de prétexte à tout ce dévergondage, on a quand même l'opportunité d'en savoir plus sur nombre de personnages ayant joué un rôle dans la saga : backgrounds, fiches techniques, infos diverses... c'est sympa, bien organisé (on peut classer les images selon différents critères tels que l'âge, le groupe sanguin, la taille de la poitrine (!), etc...) assez complet, et intégralement en japonais.

Comme cela vient d'être mentionné, le fer de lance de la série des Dragon Knight a toujours été ses superbes minettes. On était donc en droit d'attendre de Dragon Knight & Graffiti une qualité graphique faisant honneur aux formes des donzelles. C'est effectivement le cas : les scènes de dialogues/rencontres sont magnifiques. Et même si vous remplaciez les superbes amazones par Larusso, je ne changerai pas d'avis (quoique...). Car plus que les filles mises en jeu, c'est surtout la grande finesse du trait ainsi que la mise en couleurs parfaitement maîtrisée qui font de Dragon Knight & Graffiti une petite gâterie visuelle.
Notons toutefois en sa défaveur que les traversées de donjon sont moches et monotones, surtout que l'écran est alors divisé en quatre parties (fenêtre active, statut, carte et menu). Voilà qui aurait pu être évité sachant que les boutons "Start" et "Select" sont inutilisés...

Pour les warriors toujours aussi motivés par l'achat de Dragon Knight & Graffiti, finissons pas la note réglementaire, comme au restaurant : l'addition. En effet, bien que je ne veuille paraître ni coincé ni rabat-joie, je tiens quand même un minimum au portefeuille de mes camarades lecteurs (déjà qu'ils sont peu nombreux, alors si en plus je les néglige...). Car oui, pour se procurer ce ma foi fort sympathique CD-ROM, beaucoup de magasins n'hésiteront pas à vous faire casquer un maximum, c'est à dire environ 1000 F. Et là, à moins de ne pas être slave to the wage, ça fait quand même un peu mal. Pour les distraits, je me permet de rappeler que pour une telle somme, on peut s'en acheter des trucs, que se soit du matos NEC ou tout autre chose !
Moralité : Dragon Knight & Graffiti est un jeu plaisant -quoique sacrément vieillot dans son déroulement-, mais qui, comme trop souvent, restera dans sa vitrine faute d'afficher un prix décent. On ne rigole pas avec les étrennes du peuple !

Kabuki

 

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