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AKUMAJÔ
DRACULA X
_________CHI
NO RONDO
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ACTION
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KONAMI
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1986
/ 1993
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Vous
connaissez sans doute la série des Akumajô Dracula
(renommée Castlevania en Occident) vu que quasiment
toutes les "grosses" machines japonaises en ont accueilli un épisode,
un jour ou un autre. Apparue en 1986, c'est finalement au tour de la
PC Engine d'héberger un volet de cette saga culte. Nous voilà
ainsi avec Dracula X sur les bras !
Autant
le dire, cet épisode NEC commence fort, très fort. L'intro
commence en effet par un truc jamais vu, qui propulse directement cette
dernière au rang de présentation culte : toutes les voix
digitalisées sont en allemand ! Passé ce moment de bravoure,
on se trouve devant le menu d'options et on profite de l'occasion pour
savourer les chants grégoriens qui l'accompagnent.
Avant même d'avoir touché la manette, le joueur est déjà
imprégnée de la fantastique ambiance "monastérico-gothique"
qui suinte de ce Dracula X.
Depuis
Castlevania IV sur Super Famicom, Konami a clairement décidé
que Simon Belmont avait bien bossé (il s'est quand même
fait MSX, Famicom, GameBoy et autre Super Famicom...), et qu'il était
temps de laisser la place à de nouveaux chasseurs de vampires.
Ainsi, à côté de John Morris (MD), Alucard (introduit
sur N.E.S., puis héros à part entière sur PS et
Saturn) et autres Reinhardt (N64), Richter Belmont fait partie de cette
nouvelle génération de "vampire killers". Toujours
accompagné de son fouet, crucifix, et autres fioles d'eau bénite,
Richter est cependant moins habile que son ancêtre Simon puisqu'il
ne peut ni frapper en diagonale, ni s'accrocher à quoi que ce
soit avec son fouet : dommage... Au moins, on sait à quoi
s'attendre avec cet épisode : ça sera de l'action pure,
à l'ancienne, sans le côté aventure d'un Simon's
Quest ou d'un Dracula X Nocturne In The Moonlight.
On
est cependant loin de se retrouver devant un bête jeu d'action
de supermarché, puisque certains éléments permettent
à ce titre de présenter un degré de profondeur
des plus appréciables.
Tout d'abord, quatre prisonnières sont cachés dans les
douze niveaux du jeu. L'une de ces captives n'est autre que la jeune
Maria Renard (retrouvée plus tard dans les versions PlayStation
et Saturn), apprentie magicienne de son état, et personnage jouable
une fois libérée. Ses caractéristiques sont telles
que la manière de jouer est alors complètement atypique,
très différente d'un Castlevania classique : disposant
d'un double-saut facilitant pas mal les choses, Maria utilise -en lieu
et place du fouet- le pouvoir des animaux (elle peut lancer des oiseaux,
se protéger sous une carapace de tortue...). En fait, on a un
peu l'impression de diriger le Arthur de Chômakaimura dans
un Castlevania ! Dans tous les cas, même si on peut voir
dans la présence de ce personnage marrant un coup de Konami pour
s'attirer les faveurs du public nippon, c'est toujours sympa de se refaire
le jeu avec un autre héros que Richter.
En plus de ça, un ingénieux système d'embranchements
(comme celui de Darius, mais extrêmement simplifié)
fait en sorte que seuls neuf niveaux sont nécessaires pour affronter
le boss final. Vous serez donc obligé de reprendre plusieurs
fois votre sauvegarde avant de compléter le jeu à 100
%. Pas mal pour un jeu d'action !
Techniquement,
Dracula X fait partie de ces jeux sortis vers la fin de la machine,
et qui en exploitent pleinement le potentiel. Les programmeurs de Konami
nous ayant déjà gratifiés de grandes réalisations
sur PC Engine (Snatcher et Parodius en sont les meilleurs
exemples), on pouvait raisonnablement s'attendre à du grand,
d'autant plus que Castlevania n'est pas la moins importante des
sagas de la marque. Personne n'a été déçu.
Graphiquement très beau, Dracula X propose des décors
variés, dans le ton sombre du jeu, mais en même temps colorés
et riches en détails. Bien sûr, certains stages sont nettement
plus esthétiques que d'autres, mais le bon goût est incontestablement
de rigueur. Même chose pour les ennemis qui sont pour la plupart
des classiques de la série : déjà vus dans les
précédents volets, ou que l'on retrouvera dans les futurs
épisodes (l'épée volante par exemple...).
Mais la crème de la crème réside quand même
dans la bande sonore : c'est bien simple, les musiques réorchestrées
renvoient à la cave 99% des pseudo-mélodies que l'on entend
sur les 32/64/128 Bit actuelles. Par contre, les musiques lors des affrontements
contre les boss ou lorsque l'on perd une vie ne sont pas lues directement
sur le CD, et font plus penser à de la GameBoy qu'à du
Super CD-ROM2. Mais franchement, si vous connaissez les thèmes
récurrents à la série, vous ne pourrez que fondre
de bonheur à l'écoute de cette version NEC.
Pas
la peine de faire un dessin, je crois que tout le monde a compris que
Dracula X sur PC Engine est un de ces petits prodiges dont cette console
est friande. Considéré par beaucoup comme étant
le meilleur épisode de la série, il semble effectivement
incontournable pour le fan de Castevania. Unique problème
: sa disponibilité limitée... et le prix que cela implique.
Loin d'être d'une rareté incommensurable, il fait partie
de ces jeux PC Engine sujets à une inflation maladive depuis
quelques temps.
Un achat prioritaire, mais de là à se faire arnaquer...
Kabuki
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