DEVIL CRASH
(U.S. : DEVIL'S CRUSH)
FLIPPER
RED / NAXAT SOFT
1990

Sans doute l'un des jeux les plus populaires de la PC-Engine, Devil Crash se trouve être également le meilleur flipper sur console (paf, sans détour !) : ceci explique sans doute cela....

Je ne sais pas vous mais, en ce qui me concerne, je ne vois pas l'intérêt de casquer 300 F dans un jeu vidéo essayant de retranscrire le mieux possible les sensations d'un vrai flipper. De toute façon, manqueront toujours le fameux contact avec la machine, et l'odeur nauséabonde des poivrots qui vous regardent jouer alors... En bref, très peu de chance qu'une simulation de flipper (donc censée être réaliste) me pousse à investir. Et c'est là qu'interviennent les malicieux gars de Naxat qui, plutôt que de coller le plus à la réalité, se sont évertuer à créer le flipper le plus déjanté de l'univers-temps.

Devil Crash sort donc des sentiers battus avec son ambiance morbide, ses têtes de mort, dragons, goules, moines, et j'en passe... Il ne nous est proposé qu'une seule table principale, mais cette dernière est répartie en trois étages, chacun ayant leurs propres spécificités. C'est d'ailleurs l'un des gros avantages de ce jeu, à savoir la multitude de bidouilles cachées, de rampes planquées, et autres "combos" permettant l'accès à l'un des six bonus-stages disponibles. D'une difficulté très variable, ces "mini-tables" restent toujours divertissantes et permettent de booster son score de manière notable. La course au high-score est d'ailleurs très motivante, et il faudra atteindre le million de points pour apprécier le générique de fin (élément qui, pour un jeu de ce style, ne court pas les rues) : heureusement, un système de password permet de sauvegarder sa progression. Les bourgeois possesseurs de CD-ROM pourront eux profiter des joies de la sauvegarde sur Back-Up...

Le seul point où Devil Crash se devait d'être réaliste, c'est sur les réactions de la boule. Heureusement, le résultat est impeccable : vous pouvez heurter 23173 zombis à la suite, y a aucun problème de ce côté là. De plus, vu que l'esthétisme général du produit est proprement réjouissant et que la bande sonore est de grande qualité (musiques excellentes (le thème principal est même carrément culte) et bruitages parfaitement adaptés ("beuh", "yuargl","splatch"...)), il n'y a pas de raison de bouder une telle réalisation, d'autant plus que l'on fait difficilement plus démocratique.

_______________________________________________________________________________________________________Kabuki


"Mes frères, nous allons aujourd'hui parler du Malin. Il s'est incarné il y a quelques années dans un film ("l'Exorciste") et dans un jeu ("Devil Crush"). Puisque nous ne sommes pas aux "Cahiers du Cinéma", nous n'aborderons pas les problèmes de torticolis ou de sucs gastriques afin de nous focaliser sur cette perte de temps qui nous éloigne de notre vérité (selon les paroles de Pascal) : parlons de Devil Crush. Devil Crush ou le divertissement du Malin.

Ce logiciel est considéré comme un incontournable de la ludothèque "PC Engine". En effet, il fait parti rares titres (Final Match Tennis, Gunhed, Super Star Soldier, etc…) sur lesquels le temps ne semble pas avoir d'emprise, Belzébut lui conférant une éternelle jeunesse. Mieux encore, j'irai jusqu'à dire qu'il est toujours le meilleur dans sa catégorie toute plates-formes confondues. Ce flip mes frères, n'est pas un flip comme les autres. Alors que les Pinball Fantasy et autres Pinball Dreams s'acharnent à se rapprocher de la réalité, Devil Crush joue à fond la carte du "jeu video de flipper". Pour être plus clair, là où la concurrence fait des simulateurs de flipper, Naxat Soft a sorti un flip qui ne pourra jamais être conçu dans la réalité. En effet, ce jeu est autre chose qu'un simple flipper. Son plateau principal (trois écrans de haut), sa variété, ses monstres" (je vous salue Marie pleine de grasse), ses animations, ses stages cachés, ses boules de couleurs différentes conférant des gains différents…Tout ceci en fit à l'époque un concept à part dans le jeu video. Certes, ceci avait été amorcé par Alien Crush (sur NEC aussi et du même éditeur), mais il n'avait pas été programmé par Red. Pour info, brothers, Red est une boite de programmation qui a vendue son âme au Diable afin de ne sortir que des hits lui assurant des ventes confortables et permettant ainsi à son patron de se vautrer dans le pêché de gourmandise (les sushis, c'est terrible). Cette société a souvent recours à de grosses multinationales qui lui achètent ses jeux et les commercialisent sous un autre nom (Red étant, en anglais, la couleur du Démon, cela éveillerait trop facilement l'attention). C'est d'ailleurs souvent Hudson soft qui s'occupe de la redistribution (ex. : les PC Kid, Gate Of Thunder, Winds Of Thunder, les Far East Of Eden, etc…). Or, ici, petite infidélité et c'est Naxat Soft qui récupéra l'Antéchrist. Oui mes frères, ce titre est l'Antéchrist !

Cette petite carte est nettement au-dessus de ses consœurs: graphismes magnifiques (des couleurs partout, finesse des sprites, etc…), animation parfaite (détaillée, rapide, fluide, souple), maniabilité impeccable (blocage de la balle, précision diabolique des collisions de sprites) bruitages très convaincants (le bruit du ressort se dépliant est criant de vérité, voix digit', etc..) et musiques qui tuent (parmi les meilleures sur cartes). C'est LA perfection ! LA perfection même, celle que seuls notre Dieu ou Satan sont capables d'atteindre. Même la durée de vie est plus que correcte pour un jeu de ce type. La possibilité de sauvegarder sa progression par back-up ou mots de passe évite aux petits païens (pauvres âmes égarées) l'écueil du " Non Maman, j'peux pas venir manger : je dois encore jouer pendant 100 heures pour arriver au milliard de points et voir la fin " (car il y a une fin !). Ce jeu est l'arme de propagande ultime. Une fois qu'on y a goûté, c'est fini : le Diable s'empare de votre esprit et vous ne pouvez plus rien faire à part jouer.

Le succès aidant (les pauvres d'esprits sont facilement influençables), les adorateurs de Satan en ont fait de nombreuses déclinaisons : une version Megadrive (pour toucher un public plus large. Heureusement, nos espions se sont glissés dans l'équipe de programmation et le jeu est nettement moins bien) et une suite (dénommée Jackie Crush) sur Super Famicom. Mais là aussi nos espions ont très bien agi car le jeu n'a rien de diabolique (il faut dire que l'église Nintendo se soucie du sort des familles et des petits enfants épileptiques. Pika pika). Ainsi, en l'an de grâce 1990, Mephisto est revenu sur Terre et nous l'avons battu. Heureusement, d'après nos statistiques, seule une poigné de japonais n'ont été infectés par ce jeu diabolique (et, après tout on s'en fout, ils sont pas catholiques). Sur ce, mes frères, je vous laisse : il est l'heure de "Des chiffres et des lettres". Nous avons encore sauvé l'Humanité".
Mission accomplie seigneur ? ;-)

Olivier

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