DARK LEGEND (ANKOKO DENSETSU) (U.S. : THE LEGENDARY AXE II)
	PLATES-FORMES / ACTION
	RED / ATLUS / VICTOR
	1990

La suite du très culte Legendary Axe, ça ne se prend pas à la légère ! C'est vrai quoi, c'est quand même la classe de retrouver le barbare le plus sauvage des jeux vidéo, aux côtés de Rastan et Barbarian !
Comme d'hab', il y aura bien deux-trois intellos pour s'insurger contre tant de bêtise et de brutalité gratuite. C'est vrai que quand on voit quatre cents gugus se mettre sur la gueule à coups de haches dans un centre-commercial, y a de quoi se poser des questions... Bof, de toutes façons, on pourra pas nous enlever Conan et Kalidor...

Ceci étant dit, retournons à nos moutons, qui prennent en l'occurence la forme de Dark Legend. Comme dans beaucoup de titres du même genre, on ne s'embarasse pas ici de réflexions métaphysiques ; on se contente de frapper dans le vif, ce qui devrait mettre en joie les joueurs les plus nerveux. Ces scènes de pugilat intense sont toutefois agrémentées de passages de plates-formes où votre dextérité sera assurément mise à rude épreuve. On n'a heureusement pas grand chose à reprocher à la maniabilité, qui ne peut raisonnablement pas être prise en défaut.

Plutôt que de me la jouer "cador des jeux vidéo" en vous assurant que Dark Legend est un jeu qui se torche en quinze minutes, je préfère vous prévenir tout de suite qu'il s'agit là d'un soft très difficile. En fait, je vais même vous faire un aveu : il y a très très longtemps, quand le jeu venait de sortir (1990 les enfants !), il m'avait tellement dégoûté (les derniers niveaux peuvent devenir très frustrants) que j'étais finalement allé le revendre, comme un gros caca. Oui, bordel, j'ai fait ça. J'ai honte, bouh ! Bon, entre-temps, j'ai eu le temps de le racheter pour moins de trois roubles, mais quand même... Pas très malin le père Kabuki...
Voilà pour la petite anecdote, donc vous savez à quoi vous attendre. Lorsque l'on joue à Dark Legend, il faut savoir serrer les fesses, et rester zen lorsqu'un malendrin vous fait tomber d'une passerelle et vous oblige à recommencer tout le niveau depuis le début.

Deux années séparent Dark Legend de son prédécesseur, et l'évolution (bonne ou mauvaise, c'est à vous de voir) est indéniable.
Graphiquement, le style si artisanal de Legendary Axe a complètement disparu, et laisse place à des graphismes de très grande qualité. Malheureusement, on préfèrera quand même le chic artistique incroyable de Legendary Axe qui, avec son aspect "jungle", reste définitivement inimitable. Dans ce second volet, on ne parcourt plus de vastes étendues naturelles, mais plutôt de sombres chateaux où se mèlent de façon très tristounette les couleurs les moins funky de l'arc-en-ciel, à savoir noir, gris, marron et vert caca d'oie. Comme quoi, tout est une question de style et, si Dark Legend est un bon milliard de fois moins brouillon que son ancêtre, il ne présente pas à mon avis le même cachet. Du très bon, mais malheureusement assez impersonnel.
Les musiques sont vraiment très réussies, et savent créer une véritable ambiance (ex. : mysterieuse dans le deuxième niveau, elle devient limite "technosoft-ienne" dans le stage suivant). Quant à l'animation, rien à redire, si ce n'est qu'on se trouve confronté à de très rares ralentissements de temps à autres...
Précisons pour finir que l'on peut désormais équipper plusieurs armes différentes (upgradables en plus de ça) : épée, hache et masse d'arme sont au rendez-vous, en plus de quelques rares petites bombes que l'on peut utiliser en guise de dernier recours.

A moins de le faire exprès ou d'y mettre de la mauvaise volonté (ce qui revient finalement au même), tout le monde aura compris que Dark Legend est un jeu techniquement au point. Malheureusement, il pêche quelque peu au niveau du plaisir de jeu. Aussi, j'aurai plutôt tendance à vous conseiller Legendary Axe.
Reste que Dark Legend est assurément un excellent jeu, et qu'il est inutile de se poser la question de savoir si son acquisition est viable. Toutefois, rappelons une dernière fois aux distraits qu'étant bien ardu comme il faut, il ne s'adresse qu'aux plus doués. Parce que si c'est pour ensuite le revendre à des vendeurs-escrocs qui vous en proposerons le prix très honnête de 15 F, ce n'est peut-être pas la peine...

Kabuki

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