BIKKURIMAN WORLD
PLATE-FORME / AVENTURE
HUDSON SOFT
1987

Et bah mine de rien, le temps aidant, on va bientôt avoir fait le tour de toutes les adaptations de Wonder Boy sur PC Engine ! Après ce Bikkuriman World, il ne restera semble-t-il plus qu'à traiter le cas d'Adventure Island pour boucler la boucle. Reste qu'aujourd'hui, c'est le Volume 2 du catalogue Hudson qui nous intéresse : un bon moyen de prendre une DeLorean virtuelle, histoire de revenir quelques 15 ans (!) en arrière. Mc Flyyyyyyy !

Comme vous commencez donc à la savoir (j'ai bien dû l'écrire au moins 133 fois depuis l'existence de ce site), Bikkuriman World est bien l'adaptation PC Engine du deuxième épisode de Wonder Boy, que vous avez peut-être essayé à l'époque sur Master System, micros ou arcade. Appellé Wonder Boy In Monsterland en occident, le nom original japonais était en fait Wonder Boy - Monster World : il s'agit donc du tout premier épisode de la série parallèle "Monster World", qui comprendra quatre épisodes au total (le dernier étant sorti en 1994 sur Megadrive).
Si je dis ça, ce n'est pas pour vous embrouiller l'esprit, mais bien parce qu'en tant que "starter" d'une nouvelle série, ça sera cet épisode qui posera les bases régissant la majorité des jeux Wonder Boy à venir (tous en fait, à part Monster Lair). Et ça, ce n'est pas rien.

Les bases en question, ce sont des caractéristiques RPG assez marquées, qui contrastent avec la simplicité intrinsèque du tout premier Wonder Boy. Il faut dire qu'à part à son pagne et à son skate-board, le tribal-jam-boy n'avait pas grand chose à penser. Du coup, les programmeurs ont décidés de compliquer un peu la chose, à grand renfort de dialogues, magies, objets, etc etc...
Laissons d'ailleurs s'exprimer les poètes qui avaient rédigé le pamphlet de la jaquette Master System d'époque, qui résume ma foi bien le contexte : "Wonder Boy est de retour ! Mais cette fois il joue sa vie. Finies les jolies poupées, les fruits ou le lait. Maintenant, ce sont des épées, des armures, des boucliers, des labyrinthes et des dragons crachant le feu." C'est beau...
On se retrouve donc bien avec un jeu mélangeant plate-forme et aventure, le tout plongé dans un énorme coulis de bonne-humeur. Typiquement le genre de plat qui met l'eau à la bouche !

Cela dit, sans suspens inutile, peut-on se laisser aller et payer l'addition d'un tel repas ? Oui, mille fois oui ! Bikkuriman World (car c'est finalement de lui qu'il s'agit, et non de Monster World) est assurément un titre fabuleux, indémodable et puissant, totalement indispensable à toute personne se proclamant plus ou moins fan de jeux vidéo !
Tout dans ce jeu semble en effet avoir été fait avec passion et amour. L'architecture des niveaux, à elle seule, est exemplaire : simple et en même temps géniale, elle saura mettre habilement en pratique les talents des joueurs en matière de plate-forme. Même chose pour les monstres, jamais placés au hasard.

Ensuite, n'oubliant pas qu'il s'agit d'un jeu également destiné au marché de l'arcade, les programmeurs ont parfaitement reglé l'équilibre entre les phases de plate-forme et d'aventure, notamment en s'assurant que ces dernières n'empiètent pas trop sur l'action. Ainsi
, les magasins et autres petites scènes de parlotte sont placés au sein même des séquences de plate-forme, sans qu'il y ait de coupure (dans un village par exemple). Dans ces fameuses boutiques, le joueur enrichi par la mort de ses ennemis pourra se procurer un nouvel équipement (bottes, boucliers, armures, ...), de la vie supplémentaire, des magies, ou tout simplement des informations utiles. Car derrière son côté "gamin", Bikkuriman World détient également son lot de petits secrets, allant de l'argent caché dans les nuages à la quête de la flûte enchantée. Vraiment que du bonheur !

Ce qu'il convient cependant de souligner, c'est que le jeu se présente bel et bien davantage comme un jeu de plate-forme que comme un jeu d'aventure (le scénario ultra-basique n'est qu'un prétexte). Ainsi, le déroulement est réellement linéaire et scindé en douze niveaux : une fois que vous en avez terminé un, il est impossible d'y revenir... à moins bien évidemment de recommencer une partie. Et ça, on peut penser que ça vous arrivera plus d'une fois car il ne s'agit pas franchement d'un jeu se terminant en 10 minutes. Sachant qu'il n'y a pas de réelle "Continue" (il y a bien des fioles de résurrection, mais encore faut-il les mériter !) et encore moins de password, il faudra faire un rush d'une traîte pour espérer arriver au %!&* de labyrinthe final, et apprécier le staff-roll. Loin d'être évident pour tout le monde, mais tellement prenant...

Au niveau technique, il ne faudra évidemment pas trop en demander, surtout qu'il s'agit d'une HuCARD de première génération. En ayant ça en tête, on ne sera pas critique envers la réalisation de Bikkuriman World, surtout que les thèmes musicaux sont -ô joie orgasmique- les mêmes que ceux des autres versions, c'est à dire vraiment déments (même si l'interprétation en elle-même est assez moyenne). Graphiquement, c'est sobre, c'est cheap, mais ça turbine bien et le charme visuel est indéniable. On notera cependant que pour cette version NEC, les personnages principaux et les boss ont été modifiés pour coller à la franchise "Bikkuriman" (diffusé à l'époque en France sous le nom de "Prince Hercule") : rien de très significatif, même si, comme pour Dynastic Hero, on préférera logiquement l'original à la copie.

Bref, bref, bref, ma bonne dame, on pourrait en écrire une tartine de St-Moret sur ce jeu, mais stop, arretons-nous là, je crois que trop c'est trop. Hyper jouable et agréable, il s'agit vraiment d'un bijou à la conception inattaquable. Un must absolu, à se procurer asap !

_______________________________________________________________________________________________________Kabuki

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