Battle
Ace est un jeu SuperGrafX : de ce fait, on a le droit d'être
exigeant. D'un autre côté, c'est le premier jeu SuperGrafX
-sorti en '89 quand même...- donc, tout de suite, on peut se montrer
davantage compréhensif face à d'éventuelles lacunes...
Censé
être une démonstration des capacités de la machine,
Battle Ace ne présente en vérité qu'un seul point
notable le différenciant d'un jeu sur CoreGrafX : les zooms.
Et effectivement, Battle Ace étant un shoot'em up "3D"
en vue subjective (c'est à dire que, contrairement à un
Space Harrier ou un Afterburner, on ne dirige pas de sprite
principal, mais juste un viseur -qui sert autant à tirer qu'à
se diriger-. Pour les nostalgiques, Battle Ace ressemble en fait davantage
à Air Diver sur Megadrive...en mieux !), il se permet
d'user et d'abuser de cette particularité pour simuler le déplacement
des ennemis. L'effet obtenu est bon, même s'il est nettement moins
propre qu'un truc similaire sur Super Famicom...et pour cause, la SGX
n'a pas de "Mode 7" à elle ! A dire vrai, il semble
tout à fait réaliste d'afficher un tel rendu sur Core,
pour peu que les programmeurs s'en donnent la peine...
Le reste
de la réalisation, même s'il ne pète pas le plafond,
tient agréablement la route. Les graphismes sont réussis,
malgré des décors plutôt déserts : le sol
est uniquement composé du même sprite, répété
à l'infini, au fur et à mesure du défilement du
scrolling. Quant au ciel, c'est bien simple, il n'y a rien...si ce n'est
un bloc monocolore -même pas le moindre nuage !-. Heureusement,
l'animation est très rapide, et on ne fait vraiment pas attention
aux défauts sus-cités. De plus, les musiques sont très
bonnes et, pour peu que l'on fasse fî de leurs sonorités
un brin synthétiques, elle dynamisent l'action de belle façon.
Et c'est
justement là le point fort de Battle Ace : l'action. Tout va
très vite, les ennemis arrivent de partout, et le renouvellement
des scènes est franchement bienvenu ! En effet, avant chaque
boss, le joueur doit franchir une étape "originale",
comme par exemple le passage dans une tempête d'éclairs,
dans des anneaux de diamants, ou dans un champ d'astéroïdes...
Impossible, par ailleurs, de réussir ces challenges sans une
parfaite contrôle de son engin : là encore, cette production
Hudson est innattaquable. C'est même l'une des plus grosses réussites
de ce Battle Ace : enfin dans un jeu de ce style on sait exactement
ce que l'on fait, ou l'on va, et sur qui l'on tire ! Contrairement à
la très grosse majorité des shoot' "3D", on
ne passe pas son temps à ballader son appareil aux quatre coins
de l'écran dans l'espoir d'éviter, par chance, tel ou
tel missile. Battle Ace n'obéit pas à cette loi du "moins
de temps je reste au même endroit, moins j'ai de chances de me
faire toucher", puisque l'on sait précisément où
est le danger, et où il n'est pas. Cette maîtrise que l'on
a sur jeu est réellement remarquable.
S'il n'est
pas franchement ahurissant techniquement -pour un jeu SuperGrafX-, Battle
Ace reste pourtant un très bon titre, très dynamique et
procurant les sensations que l'on est en droit d'attendre d'un jeu de
ce type. Ses sept stages lui assurent une bonne durée (tout en
étant très finissable... On est loin de la difficulté
d'un Space Harrier !), même si, il faut bien le reconnaître,
les jeux de ce genre ne sont pas connus pour être rejoués
des semaines après leur achat. Quant aux trois pélerins
possesseurs d'une Power Console, ils pourront l'exploiter à 100%
avec ce jeu. C'est dit !