Quoi
qu'on en dise, la plus grande série de jeux de tir made in Capcom
reste quand même celle des 19--, prenant place en pleine seconde
guerre mondiale (malgré des anachronismes assez frappants). Alors
que seul 1943 a eu les honneurs d'une version PC-Engine (d'une
qualité assez peu folichonne, soit dit en passant...), la SuperGrafX
se paye le luxe d'être la seule machine -sauf erreur de ma part-
à disposer de 1941 Counter Attack.
Histoire
de cadrer directement le sujet, 1941 ressemble davantage à 19XX
(le dernier volet de la série, disponible exclusivement sur arcade)
qu'à ses ancêtres 1942 et 1943...ce qui est
plutôt bon signe lorsque l'on sait que 19XX est sorti il
n'y a pas si longtemps que ça (cinq ans, à vue d'oeil).
Bref, tout
ça pour dire qu'une fois de plus, la SuperGrafX fait les choses
en grand, en proposant un jeu de tir qui tient sans problème
la dragée haute aux productions Super Famicom du même type.
Pas mal de voix n'ont pourtant pas hésité à critiquer
1941 en reprochant le fait qu'il n'exploite pas assez les capacités
du support sur lequel il tourne, contrairement à Daimakaimura
ou Aldynes par exemple. Les sorties de jeux pour cette bécane
ayant été très espacées et pour le moins
épisodiques, chaque production était excessivement attendue.
Cela étant dit, et même si 1941 ne propose que très
peu d'effets réellement impressionnants, sa réalisation
se rélève être au dessus de tout soupçon,
inconcevable sur une CoreGrafX.
Les graphismes
sont fins, tout en étant très colorés, mais c'est
surtout la minutie du détail qui laisse pantois. La mer, les
batiments, les unités mobiles...tout est vraiment hyper-chiadé,
c'est pas de "l'à-peu-près". Ce sentiment que
seule la SuperGraphX pouvait gérer un tel niveau de précision
visuelle nous fait regretter encore davantage le destin funeste de la
machine.
L'ensemble
est très homogène puisque l'on trouve réellement
des sprites de toutes tailles, quel que soit le moment du jeu. La sauce
de la surenchère fonctionne très bien et, dès le
deuxième stage, on comprend que l'on ne va pas passer son temps
à tirer sur de minuscules biplans. Et au cas où il resterait
des sceptiques, le simple affrontement contre le 3ème boss (une
fusée longue de plusieurs écrans, lançée
à vive allure) devrait suffir à les convertir...
Cela dit,
1941 propose quand même un raz-de-marée de petits ennemis,
et il n'est pas rare de voir l'écran déborder de tirs
et de sprites, pour le plus grand plaisir des joueurs. La
difficulté n'est pourtant pas excessive et, même si l'on
ne tarde pas trop à en voir le bout, le mode "2-joueurs"
assure une seconde vie au titre... Les musiques, réussies, possèdent
un timbre très particulier, puisqu'elles sont toutes basées
sur l'utilisation de sons distordus.
Les habitués
du genre retrouveront leurs reflexes sur ce jeu, qui semble tout droit
échappé d'une bonne vieille borne d'arcade (à ce
propos, le format vertical original du jeu a été plus
ou moins respecté, ce qui explique la légère bande
noire sur le côté droit de l'écran). Quoi qu'il
en soit, voilà une très très très bonne
production...mais on n'en attendait pas moins d'une machine telle que
la SuperGrafX.